De la fondation du vrai Israël à l’exil des vrais catholiques – Pierre JOLY

On peut observer de nombreux parallèles entre certains passages de l’Ancien Testament et la situation actuelle des catholiques. L’usurpation de la fonction de grand prêtre et les persécutions que connurent les Hébreux ne furent-elles pas une préfiguration de la vacance actuelle du siège pontifical et des persécutions que subissent aujourd’hui les vrais catholiques de la part des imposteurs modernistes de l’Eglise conciliaire?

De la fondation du vrai Israël à l’exil des vrais catholiques

« Le Christ a permis ceci : que l’Antéchrist, tête de tous les schismatiques, siègerait dans le Temple de Dieu, que les siens seraient exilés, et que ceux qui ne sont pas les siens occuperaient un jour le Siège de l’Église. » [1]

Saint Pierre le Vénérable.

Dans l’Ancienne Alliance, les enfants d’Israël devaient « obéir au commandement du prêtrequi, en ce temps-là » était le « ministre du Seigneur » (Deutéronome 17 ; 12). Ce prêtre était considéré par le peuple juif comme « Le pontife » ou « le grand-prêtre parmi ses frères » (Lévitique 31 ; 30). Pour symboliser son autorité, Aaron – qui en plus d’être le frère de Moïse était aussi le premier pontife (Exode 35 ; 19) – portait sur lui un « pectoral, sur lequel était inscrit : La Doctrine et la Vérité » en couvrant « sa tête de la tiare » ornée d’une « lame d’or consacrée pour la sanctification, comme lui avait ordonné le Seigneur. » (Lévitique 8 ; 8-9). L’Écriture dit même que « c’est revêtu de ces ornements que le pontife exerçait les fonctions de son ministère, comme avait ordonné le Seigneur à Moïse » (Exode 39 ; 24).

Au demeurant, la Révélation nous apprend aussi que « Les paroles des sages sont comme des aiguillons » et « comme des clous profondément enfoncés, lesquelles, avec le conseil des maîtres, ont été données par un seul pasteur » (L’ecclésiaste 12 ; 11). Or, cet unique pasteur devait nécessairement être infaillible, puisque selon les paroles de l’apôtre Paul : « L’homme spirituel juge de toutes chose, et il n’est jugé de personne. » (1 Corinthiens 2 ; 5). C’est pourquoi Josaphat (Roi de la tribu de Juda) disait à tous les habitants de Jérusalem : « Amarias, le prêtre, votre pontife, présidera dans les choses qui regardent Dieu » (2 Paralipomènes 19 ; 11). Cette fonction du grand prêtre avait une telle importance dans la loi mosaïque que les Israélites ne résignaient point à se soumettre à son autorité, comme l’atteste les versets suivants : « Et les enfants d’Israël firent selon ce que leur avait commandé le prêtre du Seigneur, Eliachim. […] Alors Eliachim le grand prêtre du Seigneur, parcourut tout Israël, et leur parlant en disant :Sachez que le Seigneur exaucera vos prières, si vous persévérez toujours dans les jeûnes et les prières en la présence du Seigneur.“ » (Judith 4 ; 7-12).

Or, nous savons que, dans le « nouveau testament » (Matthieu 26 ; 28), c’est Saint Pierre qui a été choisi par Dieu « afin que les gentils » puissent entendre « la parole de l’Évangile » (Actes 15 ; 7). C’est à lui seul que le Christ a conféré le pouvoir de faire paître ses brebis (Jean 21 ; 17) et de confirmer ses frères en lui promettant que sa foi sera toujours infaillible (Luc 22 ; 32). Par ailleurs, l’Écriture contient également une prophétie sur un grand-prêtre au sujet duquel l’Éternel nous dit ceci : « Et il arrivera en ce jour-là que j’appellerai mon serviteur Eliachim, fils d’Helcias, je le revêtirai de ta tunique, je lui attacherai fortement ta ceinture et ta puissance, je la mettrai en sa main ; et il sera comme un père pour les habitants de Jérusalem et pour la maison de Juda. Et je mettrai la clef de la maison de David sur son épaule, et il ouvrira, et il n’y aura personne qui ferme ; et il fermera, et il n’y aura personne qui ouvre. » (Isaïe 22 ; 21-22). Cet oracle constitue clairement une préfiguration de la mission que Jésus-Christ devait confier à Saint Pierre en lui disant : « Aussi moi je te dis que tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle. Et je te donnerai les clefs du royaume des cieux ; et tout ce que tu lieras sur la terre sera lié aussi dans les cieux ; et tout ce que tu délieras sur la terre, sera aussi délié dans les cieux. » (Matthieu 16 ; 18-19). Selon l’explication du pape Léon XIII : « cette expression figurée : “lier et délier“, désigne le pourvoir d’établir des lois, et aussi celui de juger et punir. » [2].Ainsi, tout comme le Seigneur avait donné la clef de la maison de David à Eliachim, de même, Il a confié les clefs du royaume des cieux à l’Apôtre Pierre. C’est d’ailleurs ce qui fera dire à Saint Jérôme : « Le salut de l’Église dépend de la dignité du souverain prêtre ; si l’on n’attribue pas à celui-ci une puissance à part et élevée au-dessus de tout autre, il y aura dans l’Église autant de schismes que de prêtres. » [3]

« L’un est Eliakim, fils d’Helias, l’autre est Simon, fils de Jonas ; l’un est vêtu de la robe pontificale, l’autre de la révélation céleste. L’un a le pouvoir dans sa main, l’autre est un roc solide. L’un est comme un père à Jérusalem, l’autre est la fondation dans l’Église. L’un possède les clefs du royaume de David, l’autre les clefs de l’Église de l’Évangile. Lorsque l’un ferme, personne n’ouvre, lorsque l’autre lie, personne ne délie, lorsque l’un ouvre, personne ne ferme, lorsque l’autre délie, personne ne lie. Que reste-t-il à dire, sinon que si Eliakim, fils d’Helias était la tête du Temple mosaïque, Simon, fils de Jonas, devint la tête de l’Église évangélique ? Eliakim représentait Notre Seigneur en figure, Saint Pierre le représente comme lieutenant ; Eliakim le représentait dans l’Église mosaïque et Saint Pierre dans l’Église chrétienne. Voici ce qui est signifié par la promesse des clefs à Saint Pierre, une promesse qui ne fut jamais faite aux autres apôtres.  » [4]

Saint François de Sales

« Déjà, sous la Loi ancienne, la sentence du Grand-Prêtre était infaillible ; et c’est pourquoi quiconque n’obéissait pas à ses décrets était puni de mort. Voici ce que nous lisons dans le Deutéronome : “Celui qui, s’enflant d’orgueil, ne voudra pas obéir au Pontife qui, en ce temps-là, sera le ministre du Seigneur votre Dieu, ni au décret du juge, sera puni de mort, et vous ôterez le mal du milieu d’Israël“ (Deutéronome 17 ; 12). Et dans l’Ecclésiastique, il est dit : “Les paroles des sages sont comme des aiguillons et comme des clous profondément enfoncés ; ces paroles, le pasteur unique nous le donne par les conseils des maîtres : ne recherchez rien de plus, ô mon fils !“ (L’ecclésiastique 12 ; 11-12). Et quoique le Sanhédrin, qui était composé de soixante-dix juges, existât déjà pour lors, c’était néanmoins le Grand-Prêtre qui décidait les doutes dont l’importance était plus considérable ; voilà pourquoi il portait sur la poitrine le rational avec cette inscription : “Doctrine et Vérité“, comme le constate le livre de l’Exode. (Exode 28 ; 15, 29 et 30). Que si un tel privilège a été accordé à la Synagogue, à plus forte raison doit-on croire qu’il a été accordé à l’Église, laquelle étant répandue dans le monde entier et combattue par tant d’hérésies, a plus besoin d’un juge qui soit un et infaillible, et qui puisse mettre fin plus promptement aux erreurs contre la foi et contre les mœurs. » [5]

Saint Alphonse de Liguori

« Nous lisons dans le Deutéronome (chapitre 17, verset 12) que, dans les cas douteux ou difficiles, quand il fallait juger entre le sang et le sang, la cause et la cause, la lèpre et la lèpre, et que les juges subalternes n’étaient pas d’accord, il faillait s’adresser au tribunal supérieur chargé de porter une sentence dont il n’était pas permis d’appeler : peine de mort contre les récalcitrants orgueilleux. La nouvelle Église n’a pas été moins bien traitée que l’ancienne. Elle aussi a un grand-prêtre, que tous les chrétiens peuvent consulter, qui peut être saisi de toutes les causes et les juger en dernier ressort : c’est l’Évêque de Rome. Remarquez que dans le cas que nous venons de mentionner, le souverain pontife de la Synagogue était infaillible dans ses décisions, puisque que celui qui refusait de l’accepter et de s’y soumettre était condamné à la peine capitale. Ce passage ne prouve donc pas seulement la suprématie papale, mais encore son infaillibilité, dont la sentence était toujours reçue sous peine de mort. Jésus-Christ est le chef du peuple chrétien ; le souverain pontife en est le chef visible : une mort spirituelle est le partage de tous ceux qui ne veulent pas reconnaître son autorité. » [6]

Abbé Benjamin-Marcellin Constant 

(…) Lire la suite de l’article sur : https://www.contre-revolution.fr/de-la-fondation-du-vrai-israel-a-lexil-des-vrais-catholiques/


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