La tradition de la crèche blanche

Conformément aux indications données par le Saint Evangile (cf. Luc II, 22-32), aujourd’hui 2 février, c’est-à-dire quarante jours après Noël (et l’on sait combien le chiffre quarante a une importance symbolique très riche dans les Saintes Ecritures), nous célébrons dans la joie la Purification de la Bienheureuse Vierge Marie et la Présentation de Jésus au Temple, en accomplissement des rites prescrits par la loi mosaïque.
Au matin de ce jour donc, la Sainte Famille a quitté Bethléem pour monter à Jérusalem : le temps de la Crèche s’achève.
Parmi les anciennes traditions malheureusement bien oubliées aujourd’hui, il y a celle des « adieux à la Crèche ».
Au matin du 2 février, les enfants du village – ou les enfants de chœur – se rassemblaient une dernière fois devant la Crèche de l’église, chantaient un dernier noël populaire, puis ils en retiraient les santons de l’Enfant Jésus, de la Sainte Vierge et de Saint Joseph qu’ils apportaient processionnellement à leur curé à l’entrée du sanctuaire ou sur les marches du maître-autel. Ainsi étaient figurés le départ de Bethléem et la venue de la Sainte Famille dans le Temple du Seigneur.
Aussitôt après, parce qu’il n’était pas possible de la démonter et de la ranger à ce moment-là (car les Crèches n’étaient pas alors minimalistes comme elles le sont dans beaucoup d’églises de nos jours), on recouvrait la Crèche – ou au minimum la grotte-étable – d’un grand tissu blanc. Puis on plaçait par devant un tableau de la Présentation de Jésus au Temple.
Certaines paroisses possédaient même des santons spéciaux représentant tous les protagonistes de ce mystère : la Sainte Vierge portant l’Enfant Jésus dans ses bras, Saint Joseph avec les deux colombes, un prêtre du Temple, Syméon et la prophétesse Anne…
Le drap blanc dont on recouvrait la Crèche et qui servait de fond à cette représentation est à l’origine du nom qu’on lui donne : la Crèche blanche.
La belle tradition de la Crèche blanche a subsisté de nos jours dans certaines paroisses de Provence et du Comtat Venaissin.
Toutefois j’ai appris avec un grand bonheur qu’en certains lieux, où la tradition était tombée entre les années 50 et 60 du précédent siècle, elle avait été récemment reprise avec enthousiasme par quelques prêtres zélés, pour la plus grande joie des plus fervents de leurs fidèles.
En certaines paroisses provençales, on laisse en place la Crèche blanche jusqu’au 9 février, c’est-à-dire tout le temps d’une octave.
Lully.

Source : http://leblogdumesnil.unblog.fr/2016/02/01/2016-10-de-la-creche-blanche/comment-page-1/