Le Vénérable Bartélemy Holzhauser et la crise de l’Eglise


Écrit en 1657, un an avant sa mort à 45 ans (d’une certaine manière, son testament), ce livre a mérité ce jugement particulièrement élogieux que l’on peut lire dans Les Petits Bollandistes, septième édition (1878).

Tome 6, page 229 :
“Holzhauser a laissé, entre autres ouvrages, une Interprétation de l’Apocalypse de saint Jean, qui ne va que jusqu’au cinquième verset du quinzième chapitre, ouvrage étonnant, dit-on, et qui offre une si admirable concordance des temps et des événements, que les autres commentaires de ce livre sacré ne sont en comparaison que des jeux d’enfants”.
Tous ceux qui ont pu lire et méditer ce livre, dans son édition complète, partagent cet avis. Il y a eu malheureusement une édition expurgée1, qui a été si mal faite, qu’elle rend Holzhauser incompréhensible et même ridicule.


Voici la seconde édition française qui date de 1857. Quand cette édition fut connue, les contemporains, en général, ne comprirent pas ce texte qui annonçait la destruction de l’Eglise. On était alors en pleine résurrection, et les instituts mis-sionnaires, la plupart français, convertissaient le monde entier.


Le texte de l’Apocalypse, mot qui veut dire révélation, contient tous les principaux événements que l’Eglise de Jésus-Christ vivra jusqu’à la consommation des siècles2. Holzhauser, (1613-1658), né très pauvre, curé de Bingen, ville déjà très connue pour avoir abrité sainte Hildegarde, fut le saint Ignace de l’Allemagne. Il se distingua par une science approfondie de l’histoire du monde, qu’il sut appliquer aux vastes connaissances qu’il possédait de l’Écriture sainte. Aussi savant que pieux, il rédigea son interprétation en 1657, au milieu des plus grandes épreuves, plongé dans la méditation, le jeûne et la prière. Il avoua qu’il “était comme un enfant dont on conduit la main pour le faire écrire”, mais fut obligé d’arrêter au chapitre 15, verset 4, ne se sentant plus inspiré et ne pouvant continuer, Dieu, pour des raisons particulières voulant réserver le restant de ses secrets à une autre époque.


L’auteur a divisé sa matière en sept principales époques dont le rôle et la signification sont très précis, chacune correspondant à l’une des sept Églises d’Asie, à un jour de la création, à un des sept dons du Saint-Esprit, à l’une des sept périodes de l’ancien Testament.

Notre époque, la cinquième, est celle de l’Eglise de Sardes. C’est la période purgative, précédant la période de conso-lation que sera l’Eglise de Philadelphie et qui sera illustrée par le règne du Grand Pape et du Grand Monarque, courte période avant la dernière, l’Eglise de Laodicée, temps de désolation où régnera l’antéchrist.


La ville de Sardes était la ville de Crésus, ville réputée pour ses activités commerciales et industrielles. La rivière qui y coulait s’appelait LE PACTOLE. Le culte qui s’y célébrait, était le culte gnostique de Cybèle, et les prêtres étaient des eu-nuques accoutrés en femme. Un de leurs rites était de baiser la terre quand ils arrivaient dans un lieu. Enfin, le mot Sardes veut dire principe de beauté. Car cette époque annonce et sert de base à la suivante, l’Eglise de Philadelphie.


Cette cinquième époque commence à Charles-Quint, (1500-1558), et finira au grand Monarque. Saint Vincent Ferrier, (1355-1419), la précéda et fut appelé « l’ange de l’apocalypse », car il annonça cette période particulièrement destructrice. Un autre dominicain, Savonarole, considéré comme un saint par son Ordre (et par d’autres, comme saint Philippe Néri), fut certainement l’opposant le plus lucide à l’ère moderne qui vit la renaissance du paganisme.

En attaquant les Médicis, famille qui fit autant de mal à la papauté qu’au trône de France, il sut désigner, à travers eux et l’académie florimontaine, ancêtre des sociétés secrètes, les destructeurs de toute la société chrétienne. En ayant fêté le 23 mai 1998, le cinquième centenaire de son martyr, puissions-nous avoir mérité un aussi beau défenseur de l’honneur de Dieu.
Le mot Philadelphie veut dire amitié entre les frères, c’est-à-dire amitié entre le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel.

Au cours du cinquième âge, ce fut bien souvent la lutte entre ces deux pouvoirs, à un point tel qu’elle détruisit les deux pouvoirs. En cette sixième période, qui sera le Règne du Sacré-Coeur, les deux pouvoirs, dont les chefs seront choisis par Dieu, travailleront en pleine union et subordination.
Il est important de souligner que ce Règne du Sacré-Coeur a été promis tellement de fois, que la répétition de cette promesse nous assure de Son avènement.


C’est pourquoi il est impossible que nous soyons dans les temps eschatologiques. Nous n’attendons pas l’antéchrist. Nous attendons le Règne de Notre-Seigneur Jésus-Christ qui sera dirigé par Son Vicaire, le Grand Pape et par Son LieuTenant, le Grand Monarque.


Enfin, la dernière période sera celle de la désolation, le mot Laodicée voulant dire vomissement. Ce sera le règne de l’Antéchrist.
Nous laissons le lecteur découvrir les richesses de ces pages, mais nous voulons attirer son attention sur plusieurs points :

  • ne jamais oublier que ce livre a été écrit en 1657. Nous avons l’édition de 1857, mais nous avons pu consulter les éditions de l’époque d’Holzhauser, (actuellement à Mayence et dont nous avons un microfilm).
  • la notion du petit nombre, très petit nombre ; d’un petit nombre attentif à être fidèle à Dieu en tout ; un si petit nombre qu’ils se connaîtront par leur nom ; sans ambition, si ce n’est de ne pas perdre la foi ; ils ne rêveront ni de sauver l’Eglise, ni de sauver la France. Ils savent que seul Dieu, jaloux de Sa gloire, remettra la société en ordre.
  • les quatre moyens utilisés par la divine sagesse pour conseiller ce petit nombre : a) l’affliction ; b) le concile de Trente ; c) les exercices de saint Ignace ; d) la foi transportée dans le monde entier.
  • les nombreuses épreuves, surtout les humiliations, les calomnies, les persécutions, que ce petit nombre devra subir ; ils s’en moqueront.
  • leur vie de crainte de Dieu et de pénitence ;
  • la trahison des clercs et surtout des prélats ; trahison longuement décrite dans tous les détails ; surtout le manque de vigilance ;
  • les hérésies qui attaqueront tout ;
  • l’importance du concile de Trente qui, en effet, nous permet, dans la confusion hérétique, de savoir où est la Vérité ;
  • l’influence de Luther, l’Exterminateur, dont les idées seront imposées partout et en tout ;
  • une menace terrible contre l’Eglise, annonçant que tout sera pillé et volé ;
  • la mise en place de républiques partout, système politique qui permet d’ignorer qui sont les vrais gouvernants ;
  • comment doivent agir les chrétiens lors du passage du cinquième âge au sixième âge ;
  • le résumé des maux causés par les mauvais catholiques : les sept énormes péchés qui sont la cause pour laquelle Dieu n’a pas pitié de l’Europe.

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