Dieu châtie l’apostasie de l’Occident

Dieu promis solennellement à Noé de ne plus employer contre la terre coupable le terrible châtiment du déluge ; mais sa justice l’a contraint plusieurs fois, pour punir les nations révoltées, de recourir à un moyen sévère, et qui présente plus d’une analogie avec le déluge ; il a déchaîné contre les peuples le fléau des invasions ennemies.

L’histoire en présente, dans tout son cours, la suite effrayante ; et toujours la divine Providence s’est justifiée dans ses œuvres. Les invasions étrangères ont été toujours amenées par les crimes des hommes, et il n’en est pas une seule qui n’atteste la suprême équité par laquelle Dieu gouverne le monde.


Nous ne rappellerons point ici la succession de ces grandes catastrophes dont le récit forme, pour ainsi dire, les annales de l’humanité, ces conquêtes, ces extinctions de races, ces pertes de nationalités, ces fusions violentes de peuples, dans lesquels tout un passé est submergé. Qu’on se rappelle seulement les deux grands faits de ce genre qui ont désolé le monde depuis la chrétienne, et qu’on adore la justice de Dieu.


L’Empire romain avait accumulé les crimes jusqu’au ciel ; l’adoration de l’homme et la licence effrénée des mœurs avait été portées par son influence au dernier degré dans les nations qu’il avait perverties. Le Christianisme pouvait sauver les hommes dans l’Empire, mais l’Empire lui-même ne pouvait devenir chrétien. Dieu le voit au déluge des barbares, et il disparut dans les flots de l’invasion qui montaient toujours, jusqu’à ce qu’ils eussent couvert les sommets dorés du Capitole.

Les farouches exécuteurs de la vengeance céleste avaient eux-mêmes l’instinct de leur mission, ils prenaient le nom de Fléaux de Dieu.


Plus tard, lorsque les nations chrétiennes de l’Orient, celles qui avaient transmis aux Occidentaux le flambeau de la foi qu’elles ont laissée s’éteindre chez elles, eurent assez fatigué la justice divine par les sacrilèges hérésies dont elles défiguraient le symbole de la foi, Dieu déchaîna sur elles, du fond de l’Arabie, le déluge de l’Islamisme qui engloutit les chrétientés premières, sans épargner même Jérusalem, teinte du sang et témoin de la Résurrection de l’Homme-Dieu. Antioche et Alexandrie avec leurs Patriarcats s’abimèrent dans l’ignominie de l’esclavage, en attendant que Constantinople à son tour, ayant lassé la patience divine, devint elle-même le siège du Croissant.


C’est notre tour maintenant, nations occidentales, si nous ne revenons pas au Seigneur notre Dieu. Déjà les cataractes du Ciel sont entr’ouvertes, et le flot vengeur de la barbarie menace de se précipiter sur nous. Mais aussi, dans notre Europe, toute chair n’a-t-elle pas corrompu sa voie, comme aux jours de Noé ? n’avons-nous pas conspiré de toutes parts contre le Seigneur et contre son Christ ? n’avons-nous pas crié comme les nations impies dont parle le Psalmiste : « Brisons leurs liens, et rejetons leur joug loin de nous » (psaume II) ?

Tremblons que le moment ne soit venu, où, en dépit de notre orgueil et de nos fragiles moyens de défense, le Christ irrité, à qui seul les peuples appartiennent, « nous régira avec la verge de fer, et nous brisera comme un vase d’argile » (psaume II). Le temps presse, profitons du conseil que nous donne le Roi-Prophète : « Servez le Seigneur dans la crainte ; embrassez sa loi, de peur que le Seigneur ne s’irrite, et que vous périssiez dans sa colère s’alluma soudain » (psaume II)


Dom Prosper Guéranger, l’Année Liturgique, jeudi de la Sexagésime

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6 thoughts on “Dieu châtie l’apostasie de l’Occident

  1. Qui ne sait que l’Empire romain était devenu chrétien à partir de 313, et qu’il ne s’effondra qu’à partir du cinquième siècle ? Qui ne sait que, même dans sa période païenne, il avait adopté la philosophie des Grecs, sur qui saint Thomas d’Aquin s’appuya aussi ? Qui ne sait que les Romains, même païens, interdirent les sacrifices humains, amenèrent la paix, firent partout des routes et donnèrent des siècles de prospérité ? Qui ignore, enfin, que trois des quatre pères de l’Église (saint Ambroise de Milan, saint Jérôme de Stridon et saint Augustin d’Hippone) étaient pétris de cette civilisation gréco-romaine et de sa culture ?

    En vérité, ce ne fut qu’un siècle et demi après sa conversion que s’effondra l’Empire, et il le dut à l’admission en son sein des Ostrogoths avec armes et bagages : faute séculaire, contre le bien des peuples de l’Empire, et qui serait payé sur ce seul terrain en retour.

  2. Wikipédia :
    Prosper Guéranger est très jeune marqué par les idées romantiques. Le Génie du Christianisme de Chateaubriand, publié peu avant sa naissance et qu’il lit précocement, lui inspire notamment une vision idéalisée et romantique du christianisme médiéval. Grand lecteur, il découvre également les écrits de qualité de Joseph de Maistre et de Louis de Bonald.

    Sous l’influence des doctrines ultramontaines de Félicité de Lamennais, il entre au petit séminaire au Mans en 1822, en tant qu’élève de philosophie. En 1823, il est intégré auprès de grand séminaire. Durant ses études, il lit les Pères de l’Église, et s’intéresse en particulier à l’histoire de l’Église et à celle de la vie monastique.

    1. L’influence du rabbin cabaliste Drach sur Lamennais (d’après Philippe-Efraïm Landau, David, Paul Drach, à la recherche d’une harmonie religieuse ; in : Histoire, économie & société, 2014/4, 33ᵉ année, pages 43 à 57) :

      ⁵² Correspondance générale de Lamennais, t. IV, juillet 1828 à juin 1831, Paris, 1973, lettre du 1er mars 1830, p. 253. Les deux hommes se connaissent depuis 1823. Une influence réciproque est omniprésente dans leurs écrits. Drach lui envoie plusieurs notes sur l’histoire des Hébreux. Paul Catrice, « Félicité de Lamennais et Paul Drach », Les Cahiers mennaisiens, n° 12, 1980, p. 43-55.

      Récapitulons : Chateaubriand était franc-maçon ; Joseph de Maistre était franc-maçon, prétendait que les victimes de la révolution en étaient les responsables, que la franc-maçonnerie ne l’avait pas causée, et enseignait que nous irons tous au Paradis (même Lucifer, apparemment) ; Lamennais n’a pas même besoin qu’on le démasque ; sur ce dernier pesa l’influence du cabaliste Drach (ce mot signifie « dragon », et fut choisi par son père quand en 1808 Napoléon imposa aux juifs un nom de famille), qui persista toute sa vie dans cette cabale, laquelle, polythéiste, est la religion de la plupart des rabbins ; il la fit recevoir de nombre de catholiques – modernistes comme antimodernistes.

      1. Ce n’est pas parce qu’un homme dit vrai sur d’importantes questions qu’on doit le suivre quand il se trompe. Quand, par exemple, une historienne défend les jésuites, à qui s’en prennent ceux qui visent le pape sans oser le dire (et aussi les perroquets qui ne savent pas ce qu’ils font), assurément elle mérite d’être entendue ; quand, pour étayer son discours, elle cautionne le mythe de l’entrevue de Bourg-Fontaine (simple fabrication de la police de Louis XIV visant les jansénistes, contre lesquels il y a assez à retenir pour s’abstenir de cet exécrable argument-là), ou qu’elle essaye de nous faire croire que le traître parti dévot aurait été gallican (alors qu’il était ultramontain, comme Jansenius), elle n’est plus historienne. Vouloir mettre tous les bons toujours du bon côté et tous les mauvais toujours du mauvais côté, ce n’est ni de l’histoire, ni du catholicisme : c’est un manichéisme aux erreurs chaque jour démenties par le monde tel qu’il est.

        Malheureusement, « nos milieux », comme disent certains, jugent tout selon un ou deux critères, et tiennent ensuite pour parfaits (au sens cathare ?) ceux qui cochent ces cases-là, et pour damnés tous les autres. Ce qui aboutit à accepter le pire, sur bien des questions.

          1. Trois autres extraits très regardables de ce film ambivalent (La Vie de Brian) que son réalisateur a dit être hérétique et attaquant l’Église (mais pas dans ces scènes-ci) :

            La lapidation
            Ou pourquoi on ne saura jamais comment se prononçait YHVH :
            https://www.youtube.com/watch?v=bDDrKuJ76AM

            La théorie du genre
            En 1979, ce n’était qu’une plaisanterie !
            https://www.youtube.com/watch?v=fMeVcFIplvQ

            Le mot d’ordre contre les Romains
            Le héros, Brian Cohen, membre du populaire Front populaire judéen en train de peindre sur le palais de Ponce Pilate un slogan contre les Romains (inspiré par le fameux U.S. GO HOME), se fait surprendre par un légionnaire :
            https://www.youtube.com/watch?v=p0oremW6dsc

            Aujourd’hui, l’un de ces humoristes britanniques cherche à préserver les églises. Dans ce film il jouait notamment Ponce Pilate, et la femme jetant la seconde pierre dans la scène fameuse de lapidation.

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