Mensonge historique : le cas Galilée

Le cas Galilée


« Tout d’abord, il est faux de prétendre qu’il fut forcé d’abjurer une doctrine qu’il savait être certaine. Il lui semblait bien par les expériences qu’il avait faites que le système de Copernic était une hypothèse plus vraisemblable que celle de Ptolémée, mais de la vérité de cette hypothèse il n’eut jamais la certitude évidente. Encore moins peut-on dire qu’il fut traité avec rigueur ; le pape Paul V admirait Galilée et lui donna de nombreuses marques de bienveillance. L’on objecte, il est vrai, qu’Urbain VIII le fit menacer de la torture. Mais cette menace, qui ne fut d’ailleurs pas exécutée, était un des moyens juridiques d’alors, analogue à l’isolement et au secret dont on se sert aujourd’hui, pour provoquer les aveux des prévenus. Il serait, d’autre part, injuste de dire qu’Urbain VIII fut dur à son égard puisque, le lendemain de sa condamnation, le 23 juin 1633, Galilée fut autorisé à quitter les appartements du Saint-Office où il devait être détenu, et à se rendre dans le palais de son ami, le Grand-Duc de Toscane ; d’où il put bientôt repartir pour sa villa d’Arcetri. Et c’est là qu’il mourut, après avoir reçu tous les ans une pension que le Pape lui accordait depuis 1630. »

Abbé Auguste Boulenger, Manuel d’apologétique


Depuis le XIXe siècle, la cause était entendue : l’Église catholique avait condamné, emprisonné et martyrisé Galilée, un astronome génial, qui avait démontré que la Terre tournait autour du Soleil, ce que l’Église refusait d’admettre. Or la réalité est tout autre ! Non seulement Galilée n’a jamais passé un jour en prison, n’a jamais été martyrisé, mais Aimé Richardt démontre, en s’appuyant sur des documents irréfutables, que Galilée n’a jamais prouvé la rotation de la Terre autour du Soleil, et que l’Église était fondée à le condamner. En effet, les plus hautes autorités religieuses lui avaient demandé, en 1616, d’apporter une preuve à sa théorie, qui était d’ailleurs celle de Copernic, ou de parler d’hypothèse et, surtout, de ne pas intervenir dans l’explication des textes de la Bible qui paraissaient soutenir la thèse opposée du géocentrisme. Après l’avoir promis, Galilée est revenu sur sa parole, il a donc été jugé et condamné, avec une mansuétude toute particulière, réclamée par le pape qui était son ami. On est bien loin de l’image d’Épinal du martyr en proie à la persécution de l’Église. »

Aimé Richardt, La vérité sur l’affaire Galilée (Quatrième de couverture)


« Dans la mythographie rationaliste Galilée devient la Pucelle d’Orléans de la Science, le saint Georges qui terrasse le dragon de l’Inquisition. Il n’est donc guère surprenant que la gloire de cet homme de génie repose surtout sur des découvertes qu’il n’a jamais faites, et sur des exploits qu’il n’a jamais accomplis. Contrairement aux affirmations de nombreux manuels, même récents, d’histoire des sciences, Galilée n’a pas inventé le télescope. Ni le microscope. Ni le thermomètre. Ni l’horloge à balancier. Il n’a pas découvert la loi d’inertie, ni le parallélogramme de forces ou de mouvement, ni les taches du Soleil. Il n’a apporté aucune contribution à l’astronomie théorique, il n’a pas laissé tomber de poids du haut de la Tour de Pise, et il n’a pas démontré la vérité du système de Copernic. Il n’a pas été torturé par l’Inquisition, il n’a point langui dans ses cachots, il n’a pas dit « Eppur si muove », il n’a pas été un martyr de la Science. »

Arthur Koestler, Les Somnambules


« Qu’un préjugé historique ait vingt ans de crédit, il faudra des siècles pour le détruire, et souvent les siècles ne le détruiront pas. Intéresse-t-il des souverains heureux ou puissants ? Les historiens serviront de témoins contre la vérité. S’il s’agit de doctrines de partis, d’opinions de circonstance à faire prévaloir, les traditions d’erreurs deviendront presque inébranlables : elles reposent sur deux bases solides, l’enthousiasme et la crédulité. […] À entendre les récits pathétiques et les réflexions à ce sujet répétées dans mille ouvrages, le physicien toscan fut sacrifié à la barbarie de son siècle et à l’ineptie de la cour de Rome ; la cruauté se joignit à l’ignorance pour étouffer la physique à son berceau ; il ne tint pas aux inquisiteurs qu’une vérité fondamentale de l’astronomie ne fut ensevelie dans le cachot de son premier démonstrateur. Cette opinion est un roman. Galilée ne fut point persécuté comme bon astronome, mais en qualité de mauvais théologien. »

Mallet du Pan, Le Mercure de France (Page 121)


« Je passe maintenant au sujet de votre lettre, et, voulant répondre aux questions que vous m’adressez à plusieurs reprises sur les malheurs que j’ai eus à supporter, je ne pourrais que vous dire, en résumé, que, depuis bien des années, je n’ai jamais été mieux en santé, grâce à Dieu, qu’après ma citation à Rome. J’ai été retenu cinq mois en prison dans la maison de l’ambassadeur de Toscane, qui m’a vu et traité, ainsi que sa femme, avec un si grand témoignage d’amitié qu’on n’eût pu mieux faire à l’égard de ses plus proches parents. Après l’expédition de ma cause j’ai été, j’ai été condamné à une prison facultative au libre arbitre de Sa Sainteté. Pour quelques jours, cette prison fut le palais et le jardin du grand-duc, à la Trinité du Mont. Ensuite j’échangeai cette résidence contre la maison de Mgr l’archevêque, à Sienne, où j’ai passé cinq mois en compagnie du Père de Saint-Iré et en visites continuelles de la part de la noblesse de cette ville. N’ayant donc point souffert dans les deux choses qui doivent seules nous êtes chères au dessus de toutes les autres, je veux dire dans la vie et l’honneur ; au contraire, étant à l’abri sous ces deux rapports. il faut que les amis absents se contentent de ces généralités ; car, tous les incidents, qui sont en grand nombre, surpassent de tous les limites d’une lettre. »

Galilée, Lettre à un ami (Janvier 1634)


« On peut défier les plus fanatiques de citer où et quand, pendant ou après son procès, Galilée aurait subi une heure de détention dans une prison proprement dite. »

Louis-Philippe Gilbert, Revue des questions scientifiques (1877)


« Les protestants, copiés par les jansénistes, ont beaucoup déclamé contre la prétendue persécution qu’essuya Galilée à cause de ses découvertes astronomiques. On a fait fracas de ce qu’on appelle sa condamnation au tribunal de l’inquisition romaine. Mais il est prouvé, il est constant, il est avéré, il est établi, depuis longtemps déjà, qu’on en impose effrontément dans ces récits infidèles : ce qui n’empêche pas les écrivailleurs de les répéter toujours, et les peintres ignorants de déshonorer leurs pinceaux par ces mensonges. […] Néanmoins les philosophes rebelles continueront à faire de Galilée une victime de la superstition et du fanatisme. On citera le conte de Galilée en prison, écrivant sur la muraille, autour d’un cercle, E pur si muove ; « et pourtant elle tourne ! » Comme si jamais on lui eût interdit d’avancer cela. On consacrera cette malice absurde par la peinture et la gravure ; et on citera avec emphase la même fausseté malveillante illustrée par les beaux vers de Louis Bacine, dans le poème de la Religion : Tant il est difficile de déraciner une erreur passionnée ! »

Jacques Collin de Plancy, Dictionnaire infernal


« On se plaint de la persécution que souffrit Galilée pour avoir soutenu le mouvement de la terre, et l’on ne veut pas se rappeler que Copernic dédia son fameux livre des Révolutions célestes au grand pape Paul III, protecteur éclairé de toutes les sciences, et que, dans l’année même qui vit la condamnation de Galilée, la cour de Rome n’oublia rien pour amener dans l’université de Bologne ce fameux Kepler, qui non-seulement avait embrassé l’opinion de Galilée sur le mouvement de la terre, mais qui prêtait de plus un poids immense à cette opinion par l’autorité de ses immortelles découvertes, complément à jamais fameux de la démonstration du système copernicien. […] En effet, jamais les Papes n’ont lancé ce qu’on appelle les foudres du Vatican sur les partisans de Copernic, et moins encore ont-ils appelé à leur secours la puissance temporelle pour étouffer la nouvelle doctrine ; car cette puissance leur appartient chez eux, comme à tous les autres princes, et hors de l’état ecclésiastique ils l’auraient invoquée en vain. On ne citera pas un seul monument, un seul rescrit, un seul jugement des Papes qui tende à étouffer ou seulement à décréditer aucune vérité physique ou astronomique : tout se réduit à ce décret de l’inquisition contre Galilée, décret qui ne signifie rien, qui est isolé dans l’histoire, qui n’a produit d’ailleurs et ne pouvait produire aucun effet. »

Joseph de Maistre, Examen de la philosophie de Bacon (Tome II, Page 281)


« Ce qu’il est convenu d’appeler « l’Affaire Galilée » est une machine de guerre que divers polémistes, au XVIIIe siècle, ont montée sans grand succès contre l’Église catholique. Il n’est pas exagéré de prétendre que c’est en ce siècle, autoproclamé « des Lumières », qu’ont été lancées toutes les grandes querelles qui ont déchiré l’humanité aux siècles suivants. L’observateur agnostique, qui considère, non sans amusement, cette polémique assez malhonnête, serait tenté de dire qu’étant donnée la remarquable tentative de suicide perpétrée par les pères conciliaires de Vatican II, l’on pourrait enfin présenter les faits et les personnages tels qu’ils ont été, en cessant d’user de faux arguments, pour accabler une Église moribonde. Mais il est vrai que la pure et froide vérité a moins de charmes que l’usage du mensonge de propagande. »

Bernard Plouvier, Entrevue accordé à Fabrice Dutilleul


« Non seulement l’Église à l’époque de Galilée est restée plus proche de la raison telle qu’elle était définie, et l’est en partie maintenant ; mais elle a aussi considéré les conséquences éthiques et sociales des opinions de Galilée. Son inculpation était rationnelle, et seul un opportunisme et un manque de perspective peut en exiger une révision. »

Paul Feyerabend, Contre la méthode (Page 125)


« Un décret du Saint-Office, rendu en 1620, reconnut à Galilée le droit d’enseigner son système de la terre tournant sur elle-même. Mais, sous prétexte que la terre tourne (ce que le chanoine Copernic et le cardinal de Cusa avaient enseigné avant lui sans qu’on les inquiétât), Galilée voulut soutenir son système comme une doctrine basée sur l’Écriture Sainte. Pour répondre de son explication des Écritures, il comparut devant un tribunal ecclésiastique, et la question théologique fut tranchée contre Galilée. Cela ne voulait pas dire que la terre ne tourne pas. En effet le cardinal Bellarmin lui écrivit « qu’il n’était pas puni, ni même obligé à se rétracter, qu’on exigeait seulement de lui qu’il soutint son sentiment comme un simple système, et non comme une vérité dogmatique. » C’est-à-dire pas comme une vérité religieuse. Quant à la question scientifique, elle fut toujours réservée, la rétractation de Galilée portant sur ce qu’il avait affirmé de religieux dans la question. Voilà qui met au point les calomnies débitées sur cette affaire. Remarquons d’ailleurs, que même si les cardinaux du Saint-Office avaient condamné le système de Galilée sous le rapport scientifique, cette condamnation ne prouverait rien contre l’Église, le Saint-Office étant un tribunal faillible, et les cardinaux étant eux aussi faillibles. Mais ce ne fut pas fait. C’est une légende malveillante de dire que Galilée a été l’objet de mauvais traitements ; la correspondance qu’il a laissée prouve le contraire. En deux mots : Dites, soutenez si vous voulez que la terre est carrée, mais ne dites pas : que c’est écrit dans l’Évangile. »

Capitaine Alphonse Magniez, Répliques du bon sens aux attaques et objections modernes contre la Religion (Pages 66-67)

Dossier Galilée

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