Scoutisme et théosophie

Qui refuseraient sa confiance à un scout réputé loyal et franc, par définition, toujours prêts à rendre service ? Les scouts ont acquis depuis soixante ans une solide réputation de dévouement et de courage qui leur a gagné la sympathie du public.


La présente étude ne remet pas en cause ces qualités du scoutisme. Elle recherche quels principes dirigent ce dévouement. Il peut y avoir plusieurs motifs différents, voire opposés, de faire une bonne action. Pour tout vous dire, j’ai moi-même été enthousiasmé dans ma jeunesse par ce côté généreux et j’ai adhéré au mouvement scout (sans être passé par les louveteaux) jusqu’à devenir chef de patrouille. Je parle donc de ce que je connais.

Si j’appréciais les activités captivantes que l’on nous proposait, je demeurais cependant toujours insatisfait dans le domaine religieux, trop inconsistant à mon goût. Lorsque j’ai rencontré les jeunes du MJCF (Mouvement de la Jeunesse Catholique de France), mouvement fondé par deux anciens scouts, j’ai alors
trouvé cette formation religieuse à laquelle j’aspirais et ce zèle apostolique pour aider les autres jeunes à faire leur salut éternel, affaire autrement plus importante que de savoir faire des nœuds et lire une carte topographique !

Le MJCF comblait enfin le vide spirituel laissé par le scoutisme.


L’un des premiers et principaux aumôniers du MJCF fut le R.P. Reynaud, religieux de Saint-Vincent de Paul (1912-1997). Je voudrais ici rendre hommage à ce vrai prêtre que j’ai très bien connu. Le père Reynaud rayonnait la joie et la bonté, il savait nous encourager et nous dynamiser pour le service de Jésus par
Marie. « Il faut être des séducteurs du Bon Dieu ! », aimait-il à nous redire souvent. Et Dieu sait si sa séduction sacerdotale était grande pour nous convaincre d’aimer Jésus par Marie. Le père Reynaud
fut le premier et le seul prêtre à attirer notre attention sur les dangers du scoutisme. Cela lui valut de nombreuses inimitiés dans le milieu « tradi », spécialement chez les Scouts Catholiques de France, dont il avait eu à souffrir des agissements naturalistes.


Il est vrai que le Père Reynaud était de la même Congrégation religieuse que le Père Jeoffroid, auteur d’un rapport sur le scoutisme dont la présente étude est le résumé. Les religieux de SaintVincent de Paul ont toujours été des apôtres ardents de la jeunesse dans la fidélité aux principes de la vie surnaturelle. Ils fondèrent au dix-neuvième siècle des Patronages pour les enfants des ouvriers. Leur œuvre était toute surnaturelle et sacerdotale ; ce fut une œuvre engendrée par l’Église, qui se développa depuis
le début dans le sein de l’Église. Le scoutisme, lui, est une œuvre de la secte anglicane, de la secte théosophique et des Loges maçonniques. Il est né en dehors de l’Église avec des principes areligieux, prétendument neutres et indifférents à toutes les religions. Nous savons très bien ce que cela veut dire. « Qui n’est pas avec moi est contre moi », dit Jésus-Christ.

Le scoutisme est donc né contre Jésus-Christ. C’est pourquoi les sociétés non catholiques l’ont tout de suite adopté et soutenu, et l’ont aidé à se développer très vite à travers le monde. Le caractère international de la Franc-Maçonnerie a joué ici un rôle primordial.

L’Église avait tout d’abord ignoré le scoutisme. Elle l’a ensuite récupéré pour le faire servir à l’éducation de sa jeunesse. Était-il prudent de s’appuyer sur un mouvement international dont les responsables
hérétiques et francs-maçons garantissaient par des diplômes la fidélité aux principes scouts des chefs catholiques ?

Les catholiques avaient-ils besoin de se faire reconnaître et de se mettre sous la dépendance d’un Bureau International dirigé par les théosophes et les francs-maçons ? L’Église n’avait-elle pas engendré par le passé tant d’œuvres de jeunesse splendides qui ont produit des saints, qu’elle soit obligée désormais de se mettre à l’école de la théosophie ?


C’est pour répondre à ces questions que je publie cette brochure, dont le but est de briser le silence convenu sur ces véritables tabous. J’ai bien conscience de renverser une « idole sacrée » aux yeux de nombreux « bons catholiques fidèles ». Certains m’en voudront toute leur vie d’avoir osé. D’autres, qui détestent mélanger la vérité et le mensonge, trouveront ici les arguments précis et étayés qui leur permettront d’asseoir leurs certitudes sur des fondements inébranlables.

Qui ose vaincra…

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6 thoughts on “Scoutisme et théosophie

  1. « Les Souverains Pontifes Pie X, Benoît XV, et Pie XI ont donné à notre scoutisme leur lettre de naturalisation catholique. »
    Chanoine Cornette, Le Chef, janvier 1930, p. 25.

    18 janvier 1913 : première approbation pontificale avec la lettre de félicitations du cardinal Merry del Val, secrétaire général de saint Pie X, à Jean Corbisier, chef des Baden-Powell Belgian Boy-Scouts.
    « Il m’a été agréable d’apprendre les intéressants détails sur la récente formation des Belgian Catholic Scouts dont vous êtes le chef, sur le but de cette excellente œuvre de jeunesse, qui a rencontré l’approbation de S.E. le cardinal-archevêque de Malines (cardinal Mercier) et de l’épiscopat belge. […] Le Saint-Père, qui a appris lui-même avec satisfaction ces détails, envoie de tout cœur une spéciale bénédiction, gage des faveurs célestes. »
    Lettre publiée par P. d’Orome et Pralbeicht, dans Manuel du boy-scout, Belgique, 1914, p. 8 et éditée in Études, février 1913.

    1920 : pour le jamboree d’Olympia, Benoît XV donne son accord à la fondation d’un Office International du Scoutisme Catholique. Il a approuvé également la formation d’unités catholiques distinctes parmi les boy-scouts des États-Unis « un tel mouvement est digne de la plus haute considération » [Lettre du Cal Gaspari, 7 octobre 1919, Moines de Solesmes, Le laïcat, Desclée de Brouwer, coll. « Les enseignements pontificaux », 1956, n°437].

    23 avril 1922 : Comme à chaque St Georges, Pie XI s’adresse aux scouts italiens romains :
    « […] Votre qualité d’éclaireurs signifie donc que vous devez être « les premiers entre les premiers, les premiers de tous « […] Votre poste est donc le premier entre les premiers, et vous devez être, tous, les premiers entre les premiers ; les premiers dans la profession de la Foi chrétienne, les premiers en sainteté, les premiers en dignité de vie, les premiers en pureté, les premiers en toutes les manifestations de la vie chrétienne […] Nous savons ce que les scouts ont fait dans l’intérêt de la vie chrétienne, ce qu’ils ont fait pour la restauration de la pensée et du sentiment chrétiens dans toutes les manifestations de la vie privée et de la vie publique. »
    Lo Scout Italiano, 1922, n°9, p. 98, cité in Le Chef, mai 1922, p. 30.

    23 avril 1923 :
    « Vous êtes des scouts catholiques, c’est-à-dire des scouts qui apportent à ce scoutisme les sublimes caractéristiques de la profession de la Foi et de la vie catholique […] Soyez des catholiques scouts, c’est-à-dire apportez dans la profession et la vie catholiques les caractéristiques de votre devise […]. »
    Cité in Le Chef, juillet 1923, p. 210-211.

    2 mars 1933 : Entretien de Baden-Powell et de son épouse avec le Pape Pie XI à Rome [Compte rendu donné par B.P. dans le journal Jamboree, juillet 1933, n°51, p. 290. ].

    5 avril 1934 : lors de leur second pèlerinage à Pâques de l’année sainte de 1934, avec la canonisation de Dom Bosco, Pie XI adresse un long discours aux Scouts de France :
    « La vie chrétienne, vécue avec perfection, voilà chers Scouts et chères Guides, une formule, une nouvelle formule, mais bien en harmonie avec votre programme de scouts et de Guides. […] Scouts de France, vous êtes des Explorateurs, soyez-le à l’exemple de Saint Jean Bosco qui fut un magnifique explorateur sur toutes les routes du bien […]. »
    L’Aumônier Scout, 1939, n°96, p. 178 [ Documentation catholique, 12 mai 1934, n°703 – Note : colonnes 1194-1195 – repris de l’Osservatore Romano, 7 avril 1934]

    PIE XII :
    10 septembre 1946 : important discours du Pape à Castelgondolfo devant 4 000 scouts catholiques d’Italie, de Belgique, de France, de Hollande et de Suisse [D’après le texte italien de Discorsi e Radiomessaggi, vol. VIII, p. 223 ; cf. la traduction française des Actes de S. S. Pie XII, vol. VIII, p. 169].
    « Quelles sont les raisons qui ont contribué à une rapide diffusion du mouvement scout dans le monde ? Il Nous semble que trois considérations sont principalement à indiquer.
    1. le scoutisme réveille et met en activité dans le jeune homme tout ce qui est naturellement bon, noble, sain : simplicité de vie, amour de la nature et de la patrie, sentiment de l’honneur, maîtrise de soi, obéissance, dévouement au service des autres, dans un esprit de fraternité et de chevalerie ;
    2. le scoutisme veut apporter de l’ordre et de la rectitude dans la vie humaine. Amour de la nature, oui, mais exempt de fantaisie et de sentimentalisme malsain. Même l’amusement, l’excursion, le jeu imposent à chaque Éclaireur des devoirs, des responsabilités particulières, et ne peuvent être que le complément d’une forte et énergique activité à l’école, au bureau, au poste professionnel. Les vacances elles-mêmes ne sont que la sanction d’une année de travail sérieux et régulier;
    3. le scoutisme donne au culte et au service de Dieu la place prépondérante qui leur est due dans la vie de l’homme, et par là-même, il prépare le jeune homme à découvrir dans chaque objet, dans tout ordre, dans toute vertu, dans toute beauté créée, leur vraie valeur, leur véritable splendeur à la lumière du soleil divin. Chercher, trouver, goûter, glorifier Dieu dans ses œuvres, voir toute la création dans la lumière qui l’éclaire ; voilà ce qui constitue le fonds de votre vie d’ « Éclaireurs » (…)
    Votre association a pour devise : « Estote parati ». Soyez prêts surtout pour le moment, connu de Dieu seul, où le Seigneur vous appellera à rendre compte des talents qui vous ont été confiés, à savoir aussi bien des grâces et des dons surnaturels que des dons naturels de l’âme et du corps, dont il vous a comblés, afin que vous en usiez pour sa gloire et pour votre bien et celui de vos semblables (…). »

    6 juin 1952 : Allocution [ Moines de Solesmes, Le laïcat, Desclée de Brouwer, coll. « Les enseignements pontificaux », 1956, n°925 à 930] de Pie XII au Congrès des chefs du scoutisme catholique réunis à Rome :
    « L’expérience d’une trentaine d’années a amplement démontré la valeur formatrice du scoutisme. Que de belles figures de grands chrétiens, de héros et de chefs, que de vocations religieuses et sacerdotales ont pris naissance dans les Troupes ! […] Pour atteindre ce but, la Promesse d’observer la Loi scoute, avec la grâce de Dieu, est un levier puissant, qui soulève la jeunesse au-dessus des faiblesses et des tentations. Basée sur les fondements de la loi naturelle, la Loi scoute, par l’éducation de l’effort, par la pratique quotidienne de bonnes actions volontaires, fait appel à la droiture et à la fidélité dont les jeunes ont si grand désir et qu’ils sont heureux d’être aidés à garder fermement […] Qui pourrait nier l’opportunité d’une telle éducation dans une civilisation, où règnent l’égoïsme, la défiance, la lâcheté, l’amour effréné du plaisir ? […] la formation du caractère, qui est la fin principale du scoutisme, doit avoir une orientation franchement sociale et apostolique. Elle doit préparer à servir le prochain à la fois dans les contacts personnels et dans les institutions civiles et religieuses […] L’amour que les scouts ont toujours eu pour la Personne divine du grand Chef, qui est la Route, la Vérité et la Vie, doit demeurer leur lumière et le soutien de leurs efforts quotidiens. »

    11 octobre 1954 : prière des scouts à Marie [A l’occasion du 6e camp national des scouts d’Italie, dans Moines de Solesmes, Scoutisme, sport et nature, Éd. Le Sarment-Fayard, coll. « Ce que dit le Pape », 1988, 148 p. (ISBN 978-2-86679-254-1), p. 137-138.] composée par le Pape Pie XII :
    « […] Exaucez, ô Mère, l’ardente prière qu’aujourd’hui, de tous les coins de France, la grande famille des scouts catholiques élève à votre trône. Qu’elle soit par votre intercession une légion pacifique d’âmes vouées à Jésus-Christ et aux intérêts de son règne, ainsi qu’une vaillante armée de cœurs sans peur et sans reproche […]. »

    Juillet 1957 : Message de Pie XII pour le Jamboree mondial du cinquantenaire à Sutton Park :
    « […] Votre style de vie trempe les caractères ; il forge des volontés capables, avec l’aide de Dieu, de résister aux sollicitations du mal, si fréquentes hélas en tant de milieux de vie. Dans un monde qui cède à l’immoralité et s’abandonne avec insouciance aux facilités de l’existence, que ce Jamboree soit comme l’affirmation d’une jeunesse fière de sa loi de pureté, de courage et de noblesse, qui n’est que l’écho de la morale inscrite par Dieu au cœur de l’homme […]. »

    1. Aucune de ces références n’implique, je crois, l’infaillibilité de l’Église (n’hésitez pas à me contredire si je me trompe), aussi ne s’agit-il que d’une esquive dss arguments de fond. J’aimerais bien qu’un jour il y ait une confrontation véritable sur ce fond. Je constate un certain formalisme dans des milieux de la tradition, qui sont issus du scoutisme, ce qui certes n’est pas caractéristique puisque l’on sait bien que les deux vont souvent ensemble, mais pourrait toutefois s’expliquer par le caractère maçonnique qu’on peut raisonnablement prêter à l’œuvre de Baden-Powell. Le décevant conformisme et même, parfois, quelques attitudes pharisaïques chez des hommes qu’on croirait pourtant inspiré par l’exemple du Christ pourraient-ils avoir des causes autres que les inévitables faiblesses d’individus ?

      Dans l’espoir de voir un jour des réponses de fond, qui me permettraient de voir mieux dans une dispute qui n’est pas insignifiante.

      1. La question de l’infaillibilité n’est pas en jeu et ne peut être invoquée en défense, c’est entendu. Cependant, ces citations nombreuses de différents papes tendent à démontrer, soit qu’ils étaient bien renseignés sur la question et qu’ils n’ont pas vu malgré tout matière à condamnation (bien au contraire !), soit qu’ils étaient mal renseignés (ce qui est fort possible vu notamment les actes ou prises de position des Pie XI et XII sur d’autres sujets sociaux ou politiques, voire religieux !) mais qu’il n’y a pas lieu, a fortiori en l’absence actuelle d’autorité dans l’Église, de vouer aux gémonies le scoutisme et les scouts catholiques qui peuvent encore se targuer de telles approbations pontificales qui appellent chez les fidèles sceptiques non pas un assentiment de l’intelligence mais une obéissance de la volonté à ne pas dénigrer outre mesure. Ou alors, l’honnêteté commande de fustiger aussi la responsabilité écrasante des papes de St Pie X à Pie XII dans la propagation de cette œuvre anti-catholique qu’est le scoutisme… Cela dit, on peut toujours avancer dans la connaissance du sujet et faire œuvre de prudence et de discernement, dans la charité.

  2. Merci pour votre réponse, mesurée et juste autant qu’elle peut l’être depuis ce point de départ.

    Que des papes se soient gravement trompés sur des questions séculaires, ou qu’ils aient manqué de vigilance sur des sujets religieux, personne ne l’a nié, et personne ne le niera, je crois. C’est admis pour le passé, et nous n’en serions pas où nous en sommes si ce n’avait été le cas pour des questions récentes.

    C’est sur un dénigrement outrancier que l’on peut trouver motif de mésentente, je crois. Si l’on pense, comme c’est le cas de l’abbé Grossin, que l’on a affaire à une œuvre mauvaise, et spécialement propre à corrompre les catholiques, il est certain qu’on tiendra un propros blessant pour autrui, juste ou non. Formellement, j’ai des doutes sur ce sujet, antérieurs à la lecture de telles critiques. J’aurais dit les choses différemment, mais juge compréhensibles certains propos vifs, et aussi votre réaction. Quant à trancher entre ce qui est compréhensible et pardonnable d’une part, et juste et exact de l’autre, je ne le puis.

    Pour ce que l’honnêteté commande quant à l’examen du rôle des papes, je remarque la pente de certains catholiques à vouloir être plus ultramontains que le souverain pontife, comme on peut avoir le défaut d’être plus royaliste que le roi. Le résultat est que souvent des critiques légitimes, et dont l’expression serait nécessaire à la compréhension de la situation (et ce, même si elle devaient être réfutées), demeurent implicites. L’excès de « papisme » aboutit alors aux mêmes conséquences que la révolte protestante contre l’autorité de Rome, en pratique : rendre aveugles les croyants.

  3. Les louanges des Papes sur le Scoutisme n’empêcheront jamais un pape dans le futur de condamner le Scoutisme même catholique pour les bonnes raisons exposées par le R.P. Jeoffroid (https://saint-remi.fr/fr/anti-liberalisme/2553-notes-sur-le-scoutisme-9782816206173.html) . Nous avons un exemple similaire dans le passé, c’est le Mouvement du Sillon, qui a été loué de très nombreuses fois par les papes, y compris saint Pie X lui-même avant qu’il ne réalise les vrais buts de ce mouvement et qu’il le condamne dans sa lettre « Notre charge Apostolique » du 25/08/1910.

    1. Dont acte. Qui vivra verra !
      En attendant, « dans les choses nécessaires : l’Unité, dans les choses douteuses : la LIBERTÉ, en toutes choses : la CHARITÉ ».

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