″ABSOLUMENT NUL ET ENTIÈREMENT VAIN″ Le rite de la consécration épiscopale de 1968 – Abbé Cekada

I. Principes à appliquer

En premier lieu, pour les lecteurs laïcs, nous allons rappeler quelques principes mis en oeuvre afin de déterminer si une forme sacramentelle est valide. Ces concepts ne sont pas compliqués.


A. Qu’est-ce que la forme sacramentelle ?


Au catéchisme nous avons tous appris la définition d’un sacrement : «un signe sensible, institué par le Christ afin de donner une grâce». Le «signe sensible» par définition renvoie à ce que
nous voyons et entendons pendant que le sacrement est administré – le prêtre verse l’eau sur la tête de l’enfant et il prononce la formule «Je te baptise, etc…».

La théologie catholique enseigne que dans chaque sacrement ce signe sensible comporte deux éléments unis simultanément l’un à l’autre :


• La matière : une chose ou une action que nos sens peuvent percevoir (verser l’eau, le pain et le vin, etc)


• La forme : les paroles qui sont récitées en même temps et qui produisent alors l’effet sacramentel (Je te
baptise… Ceci est Mon Corps… etc.). Tout rite sacramentel, quel que soit le nombre des autres prières et cérémonies que l’Eglise a prescrites à son propos, contient au moins une phrase que, les définitions
soit des théologiens, soit du Magistère de l’Eglise ont désignée comme en constituant la forme sacramentelle essentielle.


B. Omission de la forme


Tout Catholique sait par coeur et mot à mot au moins une forme sacramentelle essentielle : « Je te baptise, au nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit ».


Si au cours d’un baptême, le prêtre dit toutes les autres prières et accomplit toutes les autres cérémonies,
mais qu’il omet cette seule forme essentielle au moment où il verse l’eau, le sacrement est invalide (il ne
« marche » pas), la grâce promise par le Christ n’est pas conférée et l’enfant n’est pas baptisé. Tout ceci devrait être évident.


C. Changements dans la Forme


Mais une autre question se pose : Que se passe-t-il si les paroles de la forme sacramentelle sont changées ? En quoi la validité s’en trouve-t-elle affectée ? La réponse dépend de la question de savoir si un
changement de signification en a résulté. Les théologiens distinguent deux types de changements.

C’est ce qui arrive «lorsque la signification de la forme elle-même est corrompue…. et si les paroles en
prendraient une signification différente de l’intention de l’Eglise»4. Ce qui peut encore s’exprimer ainsi : lorsque la forme «est changée de manière telle que la signification n’exprime plus complètement ni convenablement l’intention visée ou voulue par le Christ»5.


Un changement substantiel dans une forme sacramentelle a lieu quand des paroles sont ajoutées,
omises, altérées, transposées ou échangées, ou bien quand elles sont interrompues de manière telle que la forme ne conserve pas le même sens6. En voici deux exemples :


• Altération des paroles : Un prêtre moderniste dit : «Je te baptise au nom de la Mère, et du Fils…». Il a
introduit un nouveau mot qui change la signification d’un des éléments essentiels de la forme – Père. Ce baptême est invalide7.


• Omission de paroles: Un jeune prêtre dans sa nervosité, n’ayant pas mémorisé la forme, dit : «Je baptise
au nom du Père, et du Fils…», en omettant le mot te. Ou bien encore il dit le pronom te, mais il omet le verbe baptise. Comme la forme sacramentelle doit exprimer en quelque manière qui est l’objet de la réception du sacrement tout autant que l’action sacramentelle même, l’omission du te ou du baptise change la signification et rend la forme invalide8.


(2) Changement accidentel. (la signification est la même = la forme est encore valide).
C’est un changement qui n’altère pas la signification substantielle.


Par exemple : Au lieu de dire «Je te baptise… ». le prêtre dit, « je te purifie au nom du Père,…». Comme il a
simplement substitué un synonyme exact à l’un des mots de la forme («baptiser» est un mot grec qui signifie «purifier»), sa signification reste la même. Dès lors le changement n’est qu’accidentel. Le baptême était donc valide9.


Cette distinction entre changement substantiel et accidentel fournira le concept crucial pour l’examen de
la validité de la forme de consécration épiscopale de 1968. Si la nouvelle forme constitue un changement
substantiel de la signification, elle est invalide.

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