D’où vient le symbole des trois fleurs de lys Français ?


Les Fleurs de Lys de Joyenval

Le second joyau de Clovis, ce sont des fleurs ! Plus précisément trois Fleurs de Lys, en l’honneur de la sainte Trinité que le roi ne vénérait pas encore, car c’était avant sa conversion. Cela lui vînt par la médiation de la reine, d’un ermite, et de saint Michel.

Cette révélation du Ciel est le fondement par lequel nos rois adoptèrent les nouvelles armes de France : d’azur semé de trois fleurs de lys d’or ; et pour cri de guerre : Montjoie ! Saint-Denys ! Qu’en est-il exactement de cette histoire pour le moins méconnue ?


On trouve tant de traces de ce très grand miracle, dans les écrits et les oeuvres de nos Pères, qu’il est stupéfiant de constater l’oubli presque total dans lequel est tombée cette histoire merveilleuse. Il y va pourtant des origines divines de la France, au même titre que le miracle de la sainte Ampoule, et les ruines de Joyenval mériteraient d’être hissées au niveau de la cathédrale de Reims !

On comprendra mieux à la fin de cette étude pourquoi nos rois furent si attachés à ces lieux de Saint-Germain, Poissy et Versailles. La capitale n’était-elle pas Paris depuis Clovis ? Pourquoi le roi Louis VI le Gros fonda son Palais en ce lieu de Saint-Germain ? Pourquoi saint Louis avait tant à coeur de signer « Louis de Poissy » ? Et pourquoi le château de Louis XIV à Versailles ?

Parce qu’ils croyaient placer ainsi leur trône auprès du berceau de la Monarchie, l’abbaye de Joyenval que l’on disait avoir été fondée par le roi Clovis et la reine sainte Clotilde, en action de grâce du don des divines Fleurs de Lys.

Une fois n’est pas coutume, commençons par bien rétablir le fait, pour en mesurer ensuite la portée et admirer un tel don fait à la France. Bien entendu la plupart des historiens ont relégué cette histoire au rang des légendes ! Ce ne fut pas la moindre de nos découvertes de retrouver les multiples fondements qui en assurent la véracité. En voici quelques éléments pour conforter notre foi, et pour donner à admirer l’une des plus belles pages de notre histoire sainte !


Il existe dans la forêt de Poissy un site magnifique, aujourd’hui transformé en un golf prestigieux, qui conserve les vestiges d’une antique abbaye sur le lieu même où la tradition affirme que les Fleurs de Lys furent envoyées à un ermite que visitait souvent sainte Clotilde.

Malheureusement la plupart des archives de l’abbaye furent détruites avec les bâtiments durant la Révolution. Il en reste cependant assez pour affermir notre foi dans cette histoire qui est loin d’être un mythe.


Cette abbaye de Prémontrés fut fondée en 1221, par un certain Barthélemy de Roye ou de Retz, ancien chambrier de France au service du roi Philippe-Auguste. Ce conseiller intime de trois rois de France se
chargea donc, entre mille affaires, de relever ce lieu qui lui fut cédé, vingt ans plus tôt, par l’abbé de Notre-Dame de Poissy. Or il existait en ce lieu une ancienne chapelle consacrée à la Vierge, dite chapelle des Essarts35.

Le culte de Joyenval n’est donc pas une invention du XIIIe siècle comme on le lit bien souvent : l’existence de cette chapelle témoigne d’un culte plus ancien. L’abbaye fut bâtie dans un vallon, en contrebas du château de Joyenval, sur le lieu même de l’ancien ermitage où alla sainte Clotilde. Ravagée par
la Révolution, il en reste quelques vestiges, dont quelques colonnes, étonnamment positionnées le long de la rive naturelle d’un petit étang, et non selon un axe. On distingue nettement les éléments de maçonnerie qui suivent la rive de cet étang.

Il faudrait retrouver un plan ou un croquis ; mais ce qui semble probable, c’est que cet étang fut considéré comme tellement sacré, qu’on voulut en garder la trace des origines, sans en modifier
le moindre détail. À l’âge des moines terrassiers, c’est là l’étonnant !


On y voit toujours couler l’antique fontaine, appelée la Fontaine des Lys. Au XVIIe siècle, on y venait puiser l’eau, réputée miraculeuse. Un petit monument abrite l’adduction d’eau qui se jette dans l’étang, lequel se déverse en une jolie cascade de sept ou huit bassins s’écoulant les uns dans les autres, jusqu’à rejoindre le ruisseau du Buzot puis la Seine.


Par la suite, plusieurs rois comblèrent de dons l’abbaye qui portait les armes royales, privilège très rare, témoignant de la foi de nos rois. Une visite faite à l’abbaye par Louis le Coutiller, notaire et tabellion
royal à Poissy, le 24 juillet 1670, lui permit de constater que les armes de France figuraient au-dessus de la grande porte, sur la porte du choeur, sur le jubé, dans le chapitre, sur les autels, reliquaires, tombes, cloches, vitraux, et à la fontaine des Lys. Les moines lui affirmèrent alors que, depuis le XIIIe siècle, les abbés jouissaient du privilège de porter ces insignes jusque-là réservés aux évêques.


D’autre part les abbés maintinrent toujours le souvenir qu’en ce lieu, avant la fondation de 1221, les moines avaient eu la garde du blason de Clovis marqué des trois Fleurs de Lys, ainsi que l’oriflamme de Saint-Denis, dit de Charlemagne, avant qu’il ne soit transféré à l’abbaye royale de Saint-Denis au IXe siècle.


Il faudrait chercher des précisions dans les archives de l’abbaye, conservées aux Archives Départementales des Yvelines (anciennement Seine et Oise).

UN CULTE DE QUINZE SIÈCLES


Autre élément important : les pèlerins viennent tous les ans en une procession qui part de la petite église de Chambourcy jusqu’aux ruines de Joyenval, le jour de la sainte Clotilde, le 4 juin. La perpétuité d’un culte qui a traversé tout le Moyen-Âge et se maintient encore aujourd’hui postule en faveur de l’historicité. Là encore, comment imaginer que les ordinaires du lieu, évêques et curés, aient admis depuis si longtemps une pratique célébrant un mythe ! Le droit ecclésiastique punissait alors très sévèrement les évêques qui laissaient faire de tel abus.


D’autre part, on vénère encore aujourd’hui dans l’église de Chambourcy, de très importantes reliques de sainte Clotilde, enfermées dans un petit reliquaire en bois. Ce reliquaire, édifié après la Révolution, est orné de peintures qui évoquent le miracle. Il y a également un vitrail du XXe siècle qui illustre le récit.

Enfin, on peut remarquer sur la façade extérieure de l’église, scellée à la manière d’un ex-voto, une très grande pierre représentant un lys porté par deux Anges. Il s’agit probablement d’une relique de l’abbaye, qui aurait échappée à la destruction de la Révolution.


Tout ceci atteste de la continuité d’un culte local célébrant cette tradition.

LA TOUR MONTJOIE


Autre site qui garde la mémoire de cette histoire, la Tour Montjoie de Conflans-Sainte-Honorine, à une quinzaine de kilomètres de Joyenval, sur le lieu présumé de la victoire de Clovis contre le roi Conflac, d’où le nom de Conflans. L’actuelle Tour Montjoie fut construite au XIe siècle, relevant une forteresse en bois… sans que l’on puisse fournir la preuve de son existence au Ve siècle : mais rien ne s’y oppose, d’autant que sur son éperon rocheux, la Tour domine la Seine, position stratégique qui ne doit pas dater d’hier !

LES SOURCES ÉCRITES


La plus ancienne source écrite remonte au début du XIVe siècle. Sur la demande de l’abbé de Joyenval, un moine rédigea un poe qui raconte les origines miraculeuses du lieu. Par lui nous apprenons que Barthélemy de Retz fonda l’abbaye « en souvenir de cette histoire ». Il choisit donc Les trois joyaux de l’endroit même où l’on disait que Dieu s’était révélé à l’ermite par son Ange.


Ce poe sera repris de manière très officielle en 1371, par Raoul de Presles, conseiller de Charles V, dans la préface de l’un de ses ouvrages dédié au roi. On le retrouve également dans le Traité du Sacre du moine carme Jean Golein, en 1372. Un siècle plus tard, Nicolas Gilles, notaire et secrétaire du roi Louis XI, l’insère dans les Annales et chroniques de France (1492).


On trouve l’illustration de ce récit dans une enluminure des « Heures de Bedford » réalisées en 1415 sur la demande de Louis de France, fils du roi Charles VI et mécène des arts. On voit l’ermite fléchissant respectueusement un genou devant sainte Clotilde, pour lui donner le blason avec les trois Fleurs de Lys.

On y voit également Dieu le Père dans le Ciel qui confie la précieuse étoffe à l’archange saint Michel ; et la réception par Clovis de ses Armes célestes, par la main de sainte Clotilde qui lui en explique le sens. Un document officiel du XVIIe siècle, la Gallia christiana, mentionne cette histoire, au lieu-dit de Joyenval : «franciae insigna fuerunt caelitus demissa », « les Armes de France furent envoyées du Ciel ».

(Extrait du livre l’évangile de Clovis)

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