Gloire et défense de la langue francaise

Dans la préface de son « Histoire de la langue française, des origines à 1900 », le linguiste et philologue français Ferdinand Brunot écrivait :

« C’est du XIIe au XIIIe siècle que l’ancien français atteint son apogée et qu’il arrive à une beauté linguistique dont il n’a fait depuis que déchoir. Il est déjà à cette époque, malgré le monopole du latin, dans une certaine mesure au moins, une langue internationale. […] Alors le monde s’éprend d’elle, l’Allemagne, l’Italie, la Russie, l’Angleterre, l’Espagne, les pays Scandinaves apprennent à parler français. Ce serait une grande et haute tâche que de démêler, froidement, sans faux enthousiasme, comment notre langue, tant par l’ascendant de son génie propre que par l’autorité des œuvres et de la civilisation dont elle était l’expression, en était arrivée à partager avec le latin la monarchie universelle, et pour quelles causes elle l’a peu à peu perdue ? »

(Ferdinand Brunot – Histoire de la langue française des origines à 1900. Tome I – pXII et XVI.)

La république, en délaissant progressivement, mais sûrement, l’apprentissage de la langue française pour lui préférer la langue anglaise, s’élève contre l’un des plus importants piliers restants de notre Nation, son socle linguistique. Dans son maître-ouvrage, « Communauté et Société » (1887), le sociologue et philosophe allemand Ferdinand Tönnies, met sur un même plan la communauté et langue maternelle :

« La communauté linguistique est une matrice qui donne du sens au monde. » Ainsi, au sein des communautés locales de l’Ancien Régime, l’utilisation d’une même langue assurait l’unité au sein des Provinces, perpétuant des cultures et traditions locales par la voie linguistique. Même au sein d’une société individualiste moderne, la cohésion nationale arrivait à persister grâce à la diffusion de la langue française.

Aujourd’hui, certaines catégories de métiers préfèrent adopter un « franglais » et quelques mots anglais ont d’ores et déjà trouvé une nouvelle place dans les dictionnaires français. Ainsi, en 2013, c’est le mot « low-cost » qui est venu grossir les rangs des mots anglais contenus dans le Petit Robert… Prenons exemple sur nos frères québécois défendant contre vents et marées le français, face au « tout anglais » imposé au Canada. Une loi, faisant du français la langue officielle du Québec, fut adoptée à l’Assemblée nationale du Québec le 26 août 1977, par le gouvernement péquiste de René Lévesque. C’est la loi 101. C’est à peu près l’équivalent de notre loi Toubon, à la différence que les Québécois la font appliquer de façon beaucoup plus drastique. Même les titres des films américains sont traduits en français au Québec. Ce qui est rarement le cas chez nous… Il n’est pas dérangeant d’utiliser quelques mots anglais dans notre langage quotidien comme « week end », « shopping », «club», etc. mais ces mots doivent rester minoritaires.

Les Anglo-saxons utilisent eux aussi des mots ou expressions en français dans leur langage quotidien, comme : « Rendez-vous », « Déjà vu », « C’est la vie », etc. Jusque dans la devise même de la Monarchie Britannique qui est écrite en français : « Dieu et mon droit ». Selon Anthony Lacoudre, auteur de « L’incroyable histoire des mots français en anglais », il y aurait près de 25 000 mots français au sein de la langue anglaise. Oeuvrons tous pour la gloire de notre patrimoine linguistique, et faisons nôtres ces paroles d’Anatole France : « La langue française est une femme. Et cette femme est si belle, si fière, si modeste, si hardie, touchante, voluptueuse, chaste, noble, familière, folle, sage, qu’on l’aime de toute son âme, et qu’on n’est jamais tenté de lui être infidèle. »

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