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3 thoughts on “Jean XXIII le traître – Adrien Abauzit”
Jean XXIII, né Angelo Roncalli, fait cardinal et patriarche (« papabile« ) de Venise par Pie XIi, en 1953.
Nostrā Ætate fut l’aboutissement d’un long processus, et le début (apparent) d’une conception officielle nouvelle des relations de l’Église avec les autres religions.
Un intéressant article sur ce long processus :
Loupiac-Deffayet Laurence. Amici Israel : les raisons d’un échec : des éléments nouveaux apportés par l’ouverture des archives du Saint- Office. In: Mélanges de l’École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 117, n°2. 2005. Sanctuaires français et italiens dans le monde contemporain, pp. 831-851. https://www.persee.fr/doc/mefr_1123-9891_2005_num_117_2_10464
Résumé :
L’histoire des Amis d’Israël, cette association pieuse créée en 1926 et vouée à la prière pour les juifs, est assez bien connue, à l’exception des raisons qui ont motivé sa suppression le 25 mars 1928 et au sujet desquelles le décret d’interdiction du Saint-Office reste très laconique. L’ouverture en février 2003 des archives vaticanes concernant les problèmes liés au nazisme et au racisme durant le pontificat de Pie XI a permis d’accéder au dossier des Amis d’Israël et d’apporter un éclairage nouveau sur cette question en montrant que la critique de l’action des Amis d’Israël s’est cristallisée sur un point bien précis : la demande adressée en janvier 1928 par l’association à la Sainte Congrégation des Rites de modifier la prière du Vendredi Saint, en supprimant les mots perfidis et perfidiam de la prière Pro Judaeis et en rétablissant le génuflexion. La proposition était loin d’être anodine. Derrière un problème d’apparence purement liturgique, c’était en effet la question de la place faite à Israël dans la théologie catholique qui était posée.
Traduite par Google (sauf les passages, en gras ci-dessous, déjà traduits dans l’article lui-même, qui ne donne l’ensemble qu’en italien ; j’en ai censuré deux mots, que je n’approuve pas, non en raison de ce désaccord mais à cause des lois de la république française), voici la lettre du 7 mars 1928 par laquelle cardinal Merry del Val demandait la dissolution de l’Opus Amici Israel et qu’on en rejetât les demandes (« negative et amplius » – « non et davantage ») :
Cette requête présentée par les susdits Amis d’Israël me semble complètement inacceptable, et je dirai même insensée. Il s’agit de prières et de rites très anciens dans la liturgie de l’Église, liturgie inspirée et consacrée par les siècles, qui exprime l’exécration pour la rébellion et la trahison du peuple élu, infidèle et déicide, la proclamation de la nouvelle Alliance scellée par le Sang très précieux de Notre Seigneur Jésus-Christ, et reflète tout l’enseignement de l’Écriture sainte, celui de saint Paul, spécialement dans les Épîtres aux Romains et aux Hébreux, ainsi que la doctrine des Saints Pères (Mt 27, 25). Conformément à cette étrange question, il serait nécessaire de supprimer la plupart de la liturgie du Vendredi Saint, de l’impropre, des leçons de saint Augustin et ainsi de suite. Il ne s’agit pas d’individus, qui peuvent se convertir, comme saint Paul le fait bien comprendre, mais du peuple juif toujours obstiné sur lequel pèse la malédiction qui, en tant que peuple avec ses principes, a voulu accepter la responsabilité d’avoir versé le Sang du Saint des Saints ante faciem Pilati judicante illo dimitti. N’est-ce pas vrai ce que dit saint Paul ? (Rom X). Cette journée dure toujours. Le judaïsme avec toutes ses sectes inspirées par le Talmud est toujours perfidement opposé au christianisme et aujourd’hui, à la suite de la guerre, il s’élève plus que jamais et cherche à reconstruire le règne d’Israël en opposition au Christ et à son Église. Où trouve-t-on ce supposé commencement de repentir du peuple juif ? Je ne voudrais pas que ces Amis d’Israël soient tombés par inadvertance dans un piège imaginé par les juifs eux-mêmes qui pénètrent partout dans la société moderne et cherchent par tous les moyens à effacer le souvenir de leur histoire et à surprendre la bonne foi des chrétiens. Je ne peux pas l’exclure. […] J’ajouterais certainement que mon vote est totalement contre toute modification ou suppression de la prière du Vendredi saint et du rite autorisé, et je répondrais « negative et amplius ». Quant au travail même des Amis d’Israël, mis en place tel quel, avec les directives et les instructions données aux adhérents, je le considère comme répréhensible et nuisible. Ce travail s’inscrit plus ou moins dans le cadre de l’interconfessionnalisme et de l’indifférentisme religieux. Il ne faut pas parler de la conversion des Juifs, mais d’un simple passage d’une chose moins parfaite à une chose plus parfaite. Il faut reconnaître que la religion juive est une religion révélée sans dire que cette révélation n’a de valeur qu’en vue de la révélation chrétienne et de la foi dans le Christ dans laquelle elle est pour ainsi dire absorbée, et pour l’accomplissement des promesses éternelles. Il faut reconnaître que les Juifs ont un sacerdoce et, comme l’a écrit l’un des partisans du mouvement, presque pour faire vivre le judaïsme et le christianisme proches et en harmonie. Il est affirmé que les apôtres n’ont pas appelé le peuple juif « déicide », tandis que saint Pierre a dit publiquement dans son discours au peuple réuni dans le portique de Salomon « Viri Israelites … Auctorem Vitae Interfecistis ». Il ne faut pas parler des ■■■■■■ ■■■■■■ des sectes juives, ni de leur union avec la franc-maçonnerie, ni de l’usure exercée à grande échelle envers les chrétiens, etc. À mon avis, soit ce travail doit cesser, soit être réduit à une simple union de prières pour la conversion des Juifs, avec interdiction dans les directives et instructions données et le retrait de ces brochures. Enfin une sérieuse admonestation à l’ab. Schuster qui est … au point d’appeler un rite de la Sainte Église superstition.
Et, là encore traduit par Google (ci-dessous, sauf les parties entre crochets), le décret du 15 mars 1928 du Saint-Office :
[Étant] soumis au jugement de cette Suprême Sacrée Congrégation le caractère et le but de l’Œuvre [dite des] Amis d’Israël, ainsi que la brochure publiée par le Comité central de l’œuvre elle-même, avec la devise largement utilisée Pax super Israel, qui explique son caractère et sa méthode, l’EE. Tout d’abord, ils y ont reconnu l’intention louable d’exhorter les fidèles à prier et à agir pour la conversion des Israélites, et à leur faire partager les bienfaits du Royaume du Christ. Et c’est sans doute dans ce sens que l’œuvre a pu et a eu dès le début l’adhésion non seulement de nombreux ecclésiastiques et simples fidèles, mais aussi de cardinaux éminents et de nombreux évêques. L’Église catholique, en effet, qui a toujours gardé à l’esprit les juifs comme le peuple qui, jusqu’à la venue du Divin Sauveur, était le dépositaire des promesses divines, et malgré son aveuglement ultérieur, précisément pour cette raison, a toujours prié pour le peuple juif, l’a protégé contre les persécutions injustes et, en condamnant toute haine entre les peuples, il condamne en particulier la haine envers le peuple, qui était déjà le peuple de Dieu, haine qui est aujourd’hui communément comprise sous le nom d’antisémitisme. Néanmoins, notant et considérant que l’œuvre susmentionnée, les Amis d’Israël, a par la suite adopté des attitudes et des expressions qui n’étaient pas conformes au sens traditionnel de l’Église, que la Sainte Liturgie exprime également, l’EE. PP. in feria IV etc. a décrété la dissolution de l’œuvre elle-même, et la cessation des publications connexes.
Les passages du Nouveau Testament cités par le cardinal Merry del Val sont les suivants :
• Évangile selon saint Matthieu, ch. 27, v. 24 à 26 (le cardinal cite exclusivement le v. 25, soit la deuxième des trois phrases ci-dessous ; les deux autres m’ont paru utiles) :
Pilate, voyant qu’il ne gagnait rien, mais que le tumulte augmentait, prit de l’eau, se lava les mains en présence de la foule, et dit : « Je suis innocent du sang de ce juste. Cela vous regarde. » Et tout le peuple répondit : « Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants ! » Alors Pilate leur relâcha Barabbas ; et, après avoir fait battre de verges Jésus, il le livra pour être crucifié.
• Actes des apôtres, ch. III, v. 12 à 15 (la partie citée par le cardinal dit hommes israélites … vous avez fait mourir le prince de la vie) :
Pierre, voyant cela, dit au peuple : « Hommes israélites, pourquoi vous étonnez-vous de cela ? Pourquoi avez-vous les regards fixés sur nous, comme si c’était par notre propre puissance ou par notre piété que nous eussions fait marcher cet homme ? Le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, le Dieu de nos pères, a glorifié son serviteur Jésus, que vous avez livré et renié devant Pilate, qui était d’avis qu’on le relâchât. Vous avez renié le Saint et le Juste, et vous avez demandé qu’on vous accordât la grâce d’un meurtrier. Vous avez fait mourir le Prince de la vie, que Dieu a ressuscité des morts ; nous en sommes témoins. (…) »
On pourrait citer aussi bien sûr le chapitre 8 de l’Évangile de saint Jean, ou bien la Première Épître aux Thessaloniciens, ch. II, v. 14 à 16 :
Car vous, frères, vous êtes devenus les imitateurs des Églises de Dieu qui sont en Jésus-Christ dans la Judée, parce que vous aussi, vous avez souffert de la part de vos propres compatriotes les mêmes maux qu’elles ont soufferts de la part des juifs. Ce sont ces juifs qui ont fait mourir le Seigneur Jésus et les prophètes, qui nous ont persécutés, qui ne plaisent point à Dieu, et qui sont ennemis de tous les hommes, nous empêchant de parler aux païens pour qu’ils soient sauvés, en sorte qu’ils ne cessent de mettre le comble à leurs péchés. Mais la colère a fini par les atteindre.
L’abbé Schuster, vivement blâmé par le cardinal Merry del Val qui demandait qu’on l’admonestât pour avoir qualifié de superstition un rite de l’Église, fut un des représentants du mouvement liturgique, né au dix-neuvième siècle avec dom Prosper Guéranguer. https://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_liturgique
Le père Réginald Garrigou-Lagrange, théologien antimoderniste le plus éminent en France, sinon au monde, et le philosophe protestant converti au catholicisme Jacques Maritain (qui inspira Vatican II, et dont le parrain fut le franc-maçon luciférien Léon Bloy) comptèrent parmi les partisans de cette réforme que n’accomplirait que le concile de Vatican II.
Un rappel historique nécessaire : dès le dix-septième siècle il y eut une coalition de fait entre les libertins et le parti dévot (dénoncé par l’Église, bien qu’il fut ultramontain — il est vrai qu’il l’était avec excès). La franc-maçonnerie, grâce à son ritualisme et son adogmatisme, parvint à réunir ces extrêmes, et bien d’autres mouvements encore.
Après la révolution, on vit de même agir dans un même sens chacun de son côté le mouvement du proto-moderniste Lamennais et les « ultras » comme le comte Joseph de Maistre, franc-maçon non pas accidentel et inconscient, mais d’un rang exceptionnel (et non moins important qu’Albert Pike plus tard). Certains auteurs évoluèrent entre ces deux rivages en apparence opposés, comme le rabbin cabaliste David Drach (converti au catholicisme, et baptisé Paul ; le nom de famille choisi par son père quand Napoléon exigea cette formalité signife dragon), qui influença les deux camps.
Le comte Giovanni Maria Mastai Ferretti manifesta dans sa jeunesse la volonté de se tenir à distance à la fois des libéraux et d’une certaine variété de dévots, à mes yeux évidemment les « ultras ». Cette étonnante sagesse manifestée par celui qui, il est vrai, deviendrait Pie IX, n’empêcha pas que l’évolution politique en Italie se fît aux détriments des États du pape.
À sa mort, en 1878, la république française osa, posant à l’héritière des rois de France qu’elle vomissait, se prévaloir du droit d’exclusive de ceux-ci (aussi détenu par les souverains d’Autriche et d’Espagne), c’est-à-dire d’un droit de véto sur l’élection du pape. La bête noire de la république fut ainsi écartée, et le conclave élut un pape italien, comme l’avait suggéré la R. F. : Vincenzo Pecci, qui prit le nom de Léon XIII.
Il fit brillamment maintes choses indispensables : il définit la doctrine sociale de l’Église, raviva le thomisme, suscita un renouveau de la recherche catholique, etc. Il fut aussi le pape du ralliement, car, séculairement, il espérait le soutien de la république française au profit de ses États.
À sa mort, en 1903, l’empereur d’Autriche, François-Joseph, voulut se servir de son droit d’exclusive contre le cardinal Mariano Rampolla, qui avait été le principal collaborateur de Léon XIII et apparaissait comme le futur continuateur de sa politique. Ce véto fut refusé, mais Rampolla ne fut pas élu quand même. Selon Rafael Merry del Val, le conclave ne voulait vraiment pas de Rampolla.
Merry del Val (mort en 1930) serait l’un des plus éminents personnages de l’entourage de saint Pie X (pape de 1903 à 1914), et considéré comme son héritier au sein de l’Église ; et donc ce serait lui qui demanderait la dissolution de l’Opus Amici Israel.
La très pertinente conclusion de l’article dont j’ai donné le lien :
Si, à la fin des années 1920, l’intérêt pour Israël est réel – bien que circonscrit à des cercles limités – et se manifeste notamment par un souci renouvelé pour les conversions et pour les initiatives missionnaires qui peuvent les susciter, fondamentalement, cependant, l’image d’Israël dans la théologie catholique ne change pas : depuis l’avènement du Christ, le peuple juif, en raison de son refus de le reconnaître comme Seigneur et Sauveur, n’a plus de vocation dans le plan divin de salut, il demeure à l’état de fossile et seule sa conversion au christianisme peut le faire revenir à la vie. Toute lecture chrétienne de l’histoire d’Israël après la venue du Messie est donc à cette époque plus ou moins marquée par une théologie réparatrice, qui cherche à racheter le péché d’Israël et à gagner ainsi son salut. Or c’est bien à cette interprétation que s’opposent les idées développées par les Amis d’Israël, qui apparaissent au grand jour avec leur demande de modification de la liturgie du Vendredi saint. Une telle demande, si l’on suit l’adage traditionnel de la lex orandi, lex credendi, est tout sauf anecdotique : elle implique en effet une conversion en profondeur du regard porté sur le peuple juif, et la hiérarchie ne s’y est pas trompée lorsqu’elle s’est opposée avec tant de fermeté aux propositions des Amis d’Israël par le décret de suppression de l’association de mars 1928. En touchant à la liturgie, c’est le cœur même de la foi et de la tradition ecclésiale que les Amis d’Israël remettaient en cause.
Les Impropères, en latin Improperia, sont une partie de l’office de la Passion se déroulant l’après-midi du Vendredi saint dans l’ Église catholique. Le mot latin improperium signifie « reproche ». Les Impropères sont les « reproches » supposés du Christ à son peuple l’ayant rejeté. Ces paroles n’ont aucun fondement scripturaire puisque, dans les Évangiles, Jésus ne tient aucun de ces propos mais, du haut de la croix, demande à Dieu de pardonner Juifs de Jérusalem et Romains qui l’ont crucifié (Luc 23, 34). Dans ces reproches imaginaires, l’auteur fait dire à Jésus que son peuple, les juifs, en échange de toutes les faveurs accordées par Dieu, et en particulier pour l’avoir délivré de la servitude en Égypte et l’avoir conduit sain et sauf dans la Terre promise, lui a infligé les ignominies de la Passion. Cette thématique est un des plus célèbres exemples de l’accusation de « peuple déicide » portée par les chrétiens contre les juifs.
…
Dans la Communion anglicane, le statut des Impropères demeure ambigu. Tout comme le catéchisme du concile de Trente, la Réforme anglaise attribue la crucifixion du Christ à l’ensemble des péchés de l’humanité, et non pas au peuple juif. Les Impropères furent donc supprimés au xviᵉ siècle par Thomas Cranmer, archevêque de Cantorbéry, lorsqu’il écrivit le Book of Common Prayer. Toutefois, le Mouvement liturgique, attaché à cette tradition, a conduit plusieurs communautés à réintroduire les Impropères. Par exemple, ce fut le cas en 1989 pour l’Église anglicane d’Afrique du Sud, dont le clergé s’efforça de minimiser les connotations antisémites.
Les Impropères représentent pour Jules Isaac le « meilleur exemple » d’une volonté d’avilir les Juifs : « Il fallait, on voulait que la réprobation fût globale comme l’accusation [de déicide], qu’elle jetât à tout jamais le discrédit et la honte sur « les Juifs », tous les Juifs de tous les temps », grâce à des « élans poétiques qui leur assurent une incomparable efficacité ». Efficacité, encore, lorsqu’il écrit dans Jésus et Israël : « À mesure que se constitue et s’amplifie l’admirable liturgie chrétienne, d’une si prenante efficacité, chants et prières, lectures et homélies, rappellent avec insistance « l’odieux forfait perpétré par les Juifs ». La majesté du lieu, la solennité de l’office, la beauté des paroles et des voix, aident à graver au plus profond des cœurs des sentiments qui ne s’effaceront plus, se transmettront de siècle en siècle, viendront s’accumuler pour former ce qu’on pourrait appeler « le subconscient chrétien » (antijuif). »
Après la Shoah, pour tenter de conserver l’usage de ces textes anti-judaïques, une interprétation des reproches comme étant adressés à l’ensemble de l’humanité et non au seul peuple juif est défendue par une partie des chrétiens, y compris dans l’Église catholique qui a condamné en 1965 l’anti-judaïsme dans le texte Nostra Aetate lors du concile Vatican II. Mais l’usage de ce texte demeure ambigu car cette interprétation universalisante n’est pas cohérente et semble hypocrite dans la mesure où le texte parle explicitement de la sortie des juifs d’Égypte et non de toute l’humanité. L’usage liturgique d’un tel texte risque d’entretenir dans l’esprit des chrétiens les terribles accusations de déicide portées pendant des siècles par les Églises chrétiennes contre les juifs.
Aucune référence n’est donnée pour ce dernier paragraphe de cet article d’une encyclopédie participative où les opinions personnelles des contributeurs, est-il dit, n’auraient pourtant pas droit de cité.
• Le bénédictin Alfredo Schuster, en religion fra Ildefonso, ne vit pas sa carrière souffrir d’avoir qualifié de superstition un rite de l’Église, comme le lui reprocha Merry del Val le 7 mars 1928 : frère Ildefonse fut élevé d’abbé à cardinal par Pie XI dès le 15 juillet 1929, et le 21 juillet fut fait par lui archevêque (papabile) de Milan. Sous Pie XII, successeur et continuateur de l’œuvre et de la politique de Pie XI dont il avait été le principal collaborateur, Schuster devint président de la Conférence épiscopale d’Italie.
• Pie XI et Pie XII, dont l’effort diplomatique consista à chercher contre le communisme le soutien des puissances capitalistes occidentales (donc des États-Unis, du Royaume-Uni et de la République française), peuvent être considérés sous cet aspect séculaire comme les héritiers de la diplomatie du temps de Léon XIII et de Rampolla, qui avait cherché le soutien de la République française dans la question temporelle des États du pape.
Jean XXIII, né Angelo Roncalli, fait cardinal et patriarche (« papabile« ) de Venise par Pie XIi, en 1953.
Nostrā Ætate fut l’aboutissement d’un long processus, et le début (apparent) d’une conception officielle nouvelle des relations de l’Église avec les autres religions.
Un intéressant article sur ce long processus :
Loupiac-Deffayet Laurence. Amici Israel : les raisons d’un échec : des éléments nouveaux apportés par l’ouverture des archives du Saint- Office. In: Mélanges de l’École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 117, n°2. 2005. Sanctuaires français et italiens dans le monde contemporain, pp. 831-851.
https://www.persee.fr/doc/mefr_1123-9891_2005_num_117_2_10464
Résumé :
Traduite par Google (sauf les passages, en gras ci-dessous, déjà traduits dans l’article lui-même, qui ne donne l’ensemble qu’en italien ; j’en ai censuré deux mots, que je n’approuve pas, non en raison de ce désaccord mais à cause des lois de la république française), voici la lettre du 7 mars 1928 par laquelle cardinal Merry del Val demandait la dissolution de l’Opus Amici Israel et qu’on en rejetât les demandes (« negative et amplius » – « non et davantage ») :
Et, là encore traduit par Google (ci-dessous, sauf les parties entre crochets), le décret du 15 mars 1928 du Saint-Office :
Les passages du Nouveau Testament cités par le cardinal Merry del Val sont les suivants :
• Évangile selon saint Matthieu, ch. 27, v. 24 à 26 (le cardinal cite exclusivement le v. 25, soit la deuxième des trois phrases ci-dessous ; les deux autres m’ont paru utiles) :
• Actes des apôtres, ch. III, v. 12 à 15 (la partie citée par le cardinal dit hommes israélites … vous avez fait mourir le prince de la vie) :
On pourrait citer aussi bien sûr le chapitre 8 de l’Évangile de saint Jean, ou bien la Première Épître aux Thessaloniciens, ch. II, v. 14 à 16 :
L’abbé Schuster, vivement blâmé par le cardinal Merry del Val qui demandait qu’on l’admonestât pour avoir qualifié de superstition un rite de l’Église, fut un des représentants du mouvement liturgique, né au dix-neuvième siècle avec dom Prosper Guéranguer.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_liturgique
Le père Réginald Garrigou-Lagrange, théologien antimoderniste le plus éminent en France, sinon au monde, et le philosophe protestant converti au catholicisme Jacques Maritain (qui inspira Vatican II, et dont le parrain fut le franc-maçon luciférien Léon Bloy) comptèrent parmi les partisans de cette réforme que n’accomplirait que le concile de Vatican II.
Un rappel historique nécessaire : dès le dix-septième siècle il y eut une coalition de fait entre les libertins et le parti dévot (dénoncé par l’Église, bien qu’il fut ultramontain — il est vrai qu’il l’était avec excès). La franc-maçonnerie, grâce à son ritualisme et son adogmatisme, parvint à réunir ces extrêmes, et bien d’autres mouvements encore.
Après la révolution, on vit de même agir dans un même sens chacun de son côté le mouvement du proto-moderniste Lamennais et les « ultras » comme le comte Joseph de Maistre, franc-maçon non pas accidentel et inconscient, mais d’un rang exceptionnel (et non moins important qu’Albert Pike plus tard). Certains auteurs évoluèrent entre ces deux rivages en apparence opposés, comme le rabbin cabaliste David Drach (converti au catholicisme, et baptisé Paul ; le nom de famille choisi par son père quand Napoléon exigea cette formalité signife dragon), qui influença les deux camps.
Le comte Giovanni Maria Mastai Ferretti manifesta dans sa jeunesse la volonté de se tenir à distance à la fois des libéraux et d’une certaine variété de dévots, à mes yeux évidemment les « ultras ». Cette étonnante sagesse manifestée par celui qui, il est vrai, deviendrait Pie IX, n’empêcha pas que l’évolution politique en Italie se fît aux détriments des États du pape.
À sa mort, en 1878, la république française osa, posant à l’héritière des rois de France qu’elle vomissait, se prévaloir du droit d’exclusive de ceux-ci (aussi détenu par les souverains d’Autriche et d’Espagne), c’est-à-dire d’un droit de véto sur l’élection du pape. La bête noire de la république fut ainsi écartée, et le conclave élut un pape italien, comme l’avait suggéré la R. F. : Vincenzo Pecci, qui prit le nom de Léon XIII.
Il fit brillamment maintes choses indispensables : il définit la doctrine sociale de l’Église, raviva le thomisme, suscita un renouveau de la recherche catholique, etc. Il fut aussi le pape du ralliement, car, séculairement, il espérait le soutien de la république française au profit de ses États.
À sa mort, en 1903, l’empereur d’Autriche, François-Joseph, voulut se servir de son droit d’exclusive contre le cardinal Mariano Rampolla, qui avait été le principal collaborateur de Léon XIII et apparaissait comme le futur continuateur de sa politique. Ce véto fut refusé, mais Rampolla ne fut pas élu quand même. Selon Rafael Merry del Val, le conclave ne voulait vraiment pas de Rampolla.
Merry del Val (mort en 1930) serait l’un des plus éminents personnages de l’entourage de saint Pie X (pape de 1903 à 1914), et considéré comme son héritier au sein de l’Église ; et donc ce serait lui qui demanderait la dissolution de l’Opus Amici Israel.
La très pertinente conclusion de l’article dont j’ai donné le lien :
• Sur l’ « impropre » de la traduction de Google, donc les Impropères, on peut rappeler les précisions de wikipedia :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Impropères
Aucune référence n’est donnée pour ce dernier paragraphe de cet article d’une encyclopédie participative où les opinions personnelles des contributeurs, est-il dit, n’auraient pourtant pas droit de cité.
• Le bénédictin Alfredo Schuster, en religion fra Ildefonso, ne vit pas sa carrière souffrir d’avoir qualifié de superstition un rite de l’Église, comme le lui reprocha Merry del Val le 7 mars 1928 : frère Ildefonse fut élevé d’abbé à cardinal par Pie XI dès le 15 juillet 1929, et le 21 juillet fut fait par lui archevêque (papabile) de Milan. Sous Pie XII, successeur et continuateur de l’œuvre et de la politique de Pie XI dont il avait été le principal collaborateur, Schuster devint président de la Conférence épiscopale d’Italie.
• Pie XI et Pie XII, dont l’effort diplomatique consista à chercher contre le communisme le soutien des puissances capitalistes occidentales (donc des États-Unis, du Royaume-Uni et de la République française), peuvent être considérés sous cet aspect séculaire comme les héritiers de la diplomatie du temps de Léon XIII et de Rampolla, qui avait cherché le soutien de la République française dans la question temporelle des États du pape.