Karl Van der Eyken – Entretien sur la Franc-Maçonnerie

Chapitrage : 00:00:00

Introduction 00:02:42

Partie I – Éléments chronologiques 00:02:52 Les deux traditions : catholique et gnostique 00:06:28 La marque du Serpent 00:07:42 Confusion platonicienne 00:12:34 Les origines doctrinales, de la Gnose aux Templiers 00:20:46 Époque moderne, de la Rose-Croix au mondialisme 00:25:45 Le sabbatéo-frankisme 00:29:31 Le New-Age, la doctrine « grand public » 00:31:55 La Synarchie 00:34:22 Les totalitarismes, arrière-fond mystique 00:37:02 Le messianisme, retour à « l’Âge d’Or adamique » 00:38:18

Partie II – Sous le voile, la doctrine 00:39:08 L’initiation maçonnique 00:43:48 La Maîtrise, identification luciférienne 00:45:45 Après la Maîtrise 00:48:10 Le symbolisme, une voie irrationnelle 00:52:10 La tripartition, âme – corps – esprit 00:55:10 L’occultisme 00:56:40 Fausse opposition et Maçonnerie « chrétienne » 01:00:14 Franc-Maçonnerie et Tradition catholique 01:03:17 Une fonction paravent : ce qui protège en cachant 01:07:05 Derrière la façade, le pouvoir occulte 1:11:43 Bonus 1:11:47 Le mythe d’une « tradition » maçonnique 1:13:39 Le féminisme et la destruction de la famille 1:15:49 Réincarnation et transmigration 1:19:49 René Guénon (audio)

AJOUTEZ VOTRE COURRIEL POUR RECEVOIR NOS ACTUALITÉS

Catholiques de France

Catholiques de France

Ce site a pour ambition de défendre le magistère et la Foi Catholique dans son intégralité et sans concession, dans un esprit de foi et de charité. Notre devise : Pour sauver la France éternelle conservons la Foi de nos pères.

4 thoughts on “Karl Van der Eyken – Entretien sur la Franc-Maçonnerie

  1. [Commentaire tronçonné : je ne connqis pas la cause du rejet de sa forme initiale]

    Ancien franc-maçon, Karl Van der Eyken a d’intéressantes choses à dire, assurément, mais aussi, hélas, de graves erreurs à propager.

    Chapitrage : 00:00:00
    Introduction 00:02:42
    Partie I – Éléments chronologiques 00:02:52 Les deux traditions : catholique et gnostique 00:06:28 La marque du Serpent 00:07:42 Confusion platonicienne 00:12:34 Les origines doctrinales, de la Gnose aux Templiers 00:20:46 Époque moderne, de la Rose-Croix au mondialisme 00:25:45 Le sabbatéo-frankisme 00:29:31 Le New-Age, la doctrine « grand public » 00:31:55 La Synarchie 00:34:22 Les totalitarismes, arrière-fond mystique 00:37:02 Le messianisme, retour à « l’Âge d’Or adamique » 00:38:18

    En elle-même la thèse des « deux traditions », « catholique et gnostique », est une grave erreur matérielle. Je dis qu’en plus elle a des implications anti-catholiques, et plus précisément manichéennes. En l’acceptant, ses propagateurs acceptent le mythe fondateur des pires ésotéristes, sans comprendre que celui-ci est aussi vénéneux que le fruit défendu.

    1. Avec l’affirmation d’« origines doctrinales » allant « de la Gnose aux Templiers », monsieur Van der Eyken abdique le réel pour s’appuyer sur le mythe. « La » Gnose, dans un sens antique, est un premier mythe : il n’existe que des précurseurs du gnosticisme, ayant des points communs avec la Gnose classique, et cette nuance est cruciale. Quant aux Templiers, deux thèses existent : leur culpabilité er leur innocence. Ce que je connais du dossier me fait croire qu’ils étaient coupables, mais on peut constater que seul le roi de France (Philippe le Bel) les a fait condamner, et que le pape dut le suivre, s’étant fait forcer la main, alors que le Saint-Siège (on le sait aujourd’hui) s’était opposé à ce verdict. Devant un dossier aux conclusions incertaines, on s’abstient, et en tout cas on ne construit pas son interprétation du monde (terrestre et céleste) sur une base si fragile. Les francs-maçons le font. Monsieur Van der Eyken en fut, et il cautionne ce qui demeure une interprétation fragile – et celle des ésotéristes qu’il a quittés.

      Monsieur Van der Eyken nous parle donc ensuite des rose-croix, du mondialisme et du sabbatéo-« frankisme ». Ainsi de la Gnose à Jacob Frank il trace un bref trait d’union : quelle trajectoire !

      Dans ce jeu de bonneteau il nous cache l’essentiel, chaque fois. Je ne doute pas de sa sincérité, mais je dis qu’il a absorbé des mythes vénéneux et que ses intérêts de classe le font pencher du côté du manche.

      1. Le christianisme n’est pas un manichéisme. Il n’oppose pas un dieu du mal omniscient et tout puissant à un dieu du bien omniscient et tout-puissant. Pour lui l’influence du Malin n’est que l’effet d’un vide, un défaut, une absence. Il n’y a pas un Satan ou un Lucifer qui aurait, dès Platon (et même en fait dès l’origine), quatre ou cinq siècles avant le Christ (ou plutôt depuis toujours), établi une doctrine parfaitement antichrétienne. Le suggérer, c’est suggérer que Lucifer précéda le Christ dans le parachèvement de la Révélation. Et les conséquences terrestres, visibles dès aujourd’hui, de cette dérive manichéenne se feront voir bien avant le Jugement dernier.

        Monsieur Van der Eyken dénonce le prétendu « New Age » : soit, mais c’est une étiquette parmi les centaines des tendances réelles, dont il nous escamote le noyau systématiquement.

        Vient ensuite l’allusion au semi-mythe fachisto-communiste de la « Synarchie » (il a existé deux choses sous ce nom ; la seconde, la plus connue, peut être considérée comme l’équivalent hors de l’Église de la politique qui fut aussi celle du Saint-Siège : l’alliance de fait de Pie XI et Pie XII avec les États-Unis contre la menace communiste ; ce n’est pas pour rien si les plus acharnés exagérateurs de la « Synarchie » sont les ultra-collaborateurs de la zone occupée et les ultra-communistes staliniens).

        On passe ensuite aux « totalitarismes », notion entendue manifestement dans le sens de la philosophe Hannah Arendt, qui n’enseignait pas du tout la même chose que saint Augustin et saint Thomas d’Aquin. Sérieusement, Salazar et son Estado Novo étaient-ils des partisans d’un « Àge d’or adamique » ? Parmi toutes les mouvances politiques de ce temps, qu’elles fussent « fachistes », conservatrices, centristes, libérales, sociales-démocrates, communistes ou anarchistes, ou n’importe quoi, on peut certes trouver des éléments de cette sorte dans chaque camp, mais aussi des tendances inverses (et incompatibles en tout avec cette notion d’Àge d’or) dans chaque camp également. S’il s’agit de dénoncer l’alliance avec les États-Unis contre le communisme (politique aussi du Saint-Siège) pour finalement jeter presque tout en Enfer au nom d’une critique branlante plaçant hors de son champ les seules alliances qui tournent autour du cœur du monde actuel, alors c’est se jeter à la mer de crainte d’être mouillé par la pluie.

        1. Comment admettre que, s’agissant du catholicisme, on ne dénonce jamais cet ultra-ultramontanisme qui était plus royaliste que le roi et plus papiste que le pape, qui voulait réunir le Ciel à la Terre à l’encontre du Christ, au sein d’une entité babélienne, à l’encontre de la volonté divine ? Comment admettre que des francs-maçons avoués, comme Joseph de Maistre, ou faciles à démasquer, comme Barbey d’Aurevilly, ne soient jamais dénoncés pour leur influence ultra-ultramontaine ? Ni Lamennais, qui pourtant pesa tant dans ce mouvement ? Comment admettre que jamais ce « totalitarisme »-là ne soit dévoilé aux catholiques ? Or il fut à la fois moderniste et traditionnel, et ne pas le dire c’est cacher largement la moitié du mal.

          Partie II – Sous le voile, la doctrine 00:39:08 L’initiation maçonnique 00:43:48 La Maîtrise, identification luciférienne 00:45:45 Après la Maîtrise 00:48:10 Le symbolisme, une voie irrationnelle 00:52:10 La tripartition, âme – corps – esprit 00:55:10 L’occultisme 00:56:40 Fausse opposition et Maçonnerie « chrétienne » 01:00:14 Franc-Maçonnerie et Tradition catholique 01:03:17 Une fonction paravent : ce qui protège en cachant 01:07:05 Derrière la façade, le pouvoir occulte 1:11:43 Bonus 1:11:47 Le mythe d’une « tradition » maçonnique 1:13:39 Le féminisme et la destruction de la famille 1:15:49 Réincarnation et transmigration 1:19:49 René Guénon

          Le « mythe d’une tradition maçonnique » est justement ce qui veut tracer cette frontière qui inclurait ensemble une « Gnose » très ancienne ou l’héritage (prétendu) des Templiers au monde actuel, en passant par les rose-croix et le « New Age », et Guénon, etc. C’est ce mythe qu’implique le manque au cœur de l’analyse de monsieur Van der Eyken.

          Précisons que le « féminisme » est encore un mythe de cette sorte. On peut soutenir que l’amour courtois, qui naquit là où se trouvait l’Église d’Occident (transformation chrétienne des mythes de la Table ronde en quête chrétienne impliquant un amour maîtrisé pour la femme), comme l’échange des consentements lors du mariage (encore l’Église d’Occident, donc l’Église catholique romaine) et la place accordée par la foi catholique à sainte Ève, mère de tous les hommes, et à sainte Marie, mère du Sauveur de tous les hommes, ont préfiguré un certain féminisme. Ce n’est pas pour rien que certaines féministes s’opposent à la PMA, à la GPA, à l’idéologie transhumaniste et aux opérations dites « de changement de sexe ». Ce n’est pas pour rien si ce fut la gauche républicaine laïque qui s’opposa au droit de vote des femmes, revendication de toutes les formes de féminisme.

          En partie par imprégnation et en partie par intérêt de classe, monsieur Van der Eyken en nous dénonçant le monde moderne en cache toujours le cœur.

          Quel est le cœur de la franc-maçonnerie ? C’est pour l’essentiel une forme de la cabale.

          La cabale est une forme mystique du judaïsme. Depuis la Renaissance elle est la religion de la majorité des rabbins. Loin d’être fort ancienne, elle se forma à peu près au temps des Croisades. Elle reprit des éléments très divers, et les assembla en un paravent de fumée autour du Talmud. À partir de l’œuvre de Gershom Scholem on peut supposer qu’elle fut une tentative mystique de contrecarrer efficacement le raisonnement rationnel (qui formait la base de l’aristotélisme), lequel depuis au moins saint Augustin était admis par l’essentiel de la chrétienté, qu’Albert le Grand et saint Thomas d’Aquin portèrent bien haut, et plusieurs de leurs précurseurs, et qu’un rabbin aurait tenu pour menace mortelle contre le mysticisme.

          Ce fut au sein de la cabale que naquit la faction appelée sabbatéisme (et la doctrine semblable de Jacob Frank, appelée « frankism » par les Anglo-Saxons, mot repris en français depuis l’éclosion d’internet, ce qui est malheureux car le franquisme fut autre chose encore).

          Anti-moderne, la cabale, surtout dans sa forme sabbatéiste, doit se parer d’oripeaux pour plaire à ceux qui ne jurent que par le « progrès » ; obscurantiste, elle doit tricher pour plaire aux scientistes ; vétéro-testamentaire (dans une lecture talmudique, et non chrétienne), elle réussit pourtant à inspirer les prétendus « néo-païens » qui ne sont ni néo ni païens. La franc-maçonnerie, par son ritualisme et son symbolisme, est le nid parfait pour ces alchimies qui transmutent un archaïsme vétéro-testamentaire antirationaliste en parfois son contraire. Mais les milieux obscurantistes de toute religion reçoivent facilement et naturellement cette influence. Or l’Église catholique majoritairement n’était pas obscurantiste, et pour y susciter une faction de cette sorte qui fût puissante, il fallut de « grands architectes ». Un Joseph de Maistre, plus haut placé et plus important qu’un Albert Pike, n’est presque jamais dénoncé dans la « Tradition », chez qui il fit tant de mal. N’est-il donc pas plus urgent de soigner le mal dont on est soi-même atteint que de s’acharner contre les maux qui frappent autrui ?

          Ne comptons pas sur monsieur Van der Eyken pour cela. Il est occupé à dénoncer la Gnose (qui fut un mouvement vague à l’origine), les Templiers (sur lesquels on ne peut avoir aucune certitude) et un supposé « Féminisme » (alors que les féminismes demandaient notamment le droit de vote des femmes, qu’on leur refusa parce que les femmes étaient trop souvent ardemment catholiques).

          L’Enfer est pavé de bonnes intentions.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *