Lire la musique pour les nuls

Lire la musique pour les nuls – Jacynthe B. Essai de synthèse appliquée du langage musical

La musique… vaste univers. C’est un langage, ou plutôt un univers de langages à elle toute seule, avec son alphabet et ses mots: les notes, sa grammaire : les règles musicales.

Au XIXe siècle, la plupart des salons s’ornaient d’un piano, et jeunes filles et jeunes gens avaient des maîtres de musique. Une dame âgée me confiait que du temps de sa mère, chaque jeune fille bien élevée savait cuisiner, coudre et jouer du piano.

Elle-même fut élevée selon ces principes alors qu’autour d’elle, un vent de folie très moderne voulait balayer (et a balayé) ces bonnes pratiques.A quoi peut donc bien servir de savoir la lire pour quelqu’un qui ne sera jamais un grand musicien ?

Avoir l’air savant en soirée, déchiffrer de nouvelles mélodies de votre super carnet de chants scout royaliste avec partitions intégrées ou se préparer mentalement à ce que votre enfant devienne un nouveau Mozart et ne pas avoir l’air ridicule de ne pas pouvoir l’aider.Pour vous venger de ne pas avoir appris le latin quand vous étiez petit (et pour ceux qui l’ont appris, pour avoir une compétence de plus dans votre palette), voilà donc un essai de synthèse sur les bases d’un nouveau langage inutile mais beau.

Ce ne fut pas un exercice facile, et j’espère que vous me pardonnerez les images « flashy » qui ressemblent peut-être un peu trop aux mails de l’UNEF.Considérons premièrement une partition de musique, celle du Roy Louis par exemple.

Il s’y trouve plusieurs catégories de symboles qui ont tous leurs significations.

Premièrement l’endroit ou on écrit les notes de musique : la portée (1.) pour les intimes, constituée de lignes (ça ne s’invente pas), et d’interlignes (l’espace vide entre les fameuses lignes). Les barres verticales (1.1) servent à délimiter des portions de même valeur de temps, on les appelles barres de mesures, et l’espace à l’intérieur se nomme mesure (1.2.).

Deuxièmement, l’espèce de jolie volute qui s’enroule au début de la portée : la clef (2.). C’est elle qui indique comment on doit lire les notes sur la portée, aussi elle est joliment importante. Il en existe trois sortes aisément différenciables. Celle-ci, la plus courante, s’appelle clef de sol, et indique que la note qui sera à cheval sur la ligne sur laquelle elle est enroulée se lira sol.

Troisièmement enfin… les notes tout de même.Il y a sept noms de notes bien connus, do, ré, mi, fa, sol, la et siLeurs positions ne varient pas, comme dans l’alphabet. On peut mélanger ces notes de toutes les manières possibles sur la portée, mais on pourra toujours deviner à partir d’une note, le nom de toutes les autres à partir de leur position sur la portée dans cet alphabet que nous appellerons gamme.À noter que ut est l’autre nom de do qui a été adopté car plus facile à prononcer.Pour les historiens et les latinistes, ces noms, excepté le si viennent du moine Gui d’Arrezo qui utilisa la première syllabe des six premiers hémistiches de l’hymne à saint Jean-Baptiste Ut queant laxis, la mélodie de cet hymne ayant la particularité de faire commencer chacun des vers par une note de la gamme, excepté le si comme on l’a vu.

Ut queant laxis resonare fibris
Mira gestorum famuli tuorum,
Solve polluti labii reatum,
Sancte Iohannes.

Les notes sont rondes depuis que l’imprimerie a trouvé plus facile de les faire ronde plutôt qu’en losange, héritées des neumes grégoriennes tracées à la plume. Mais ça n’a pas d’importance ici. En revanche, certaines sont pleines et d’autres vides, et les premières ne sont pas un excès d’encre.

Il y a donc les noires (il fallait y penser !) Et les blanches qui sont plus longues. Nous n’avons pas de blanches dans notre partition.Dans la catégorie des notes noires, la queue de la note a aussi son importance.

Quand la queue est simple, c’est une noire, qui est en général notre unité de référence (pas toujours). Ici, nos noires sont pointées, elles sont un peu plus longues, mais un peu de patience, l’explication se trouve en-dessous.

On les lit donc selon la clef qui vous donne la hauteur de la note. Les trois premières note du Roy Louis sont donc des mi (on descend de deux notes depuis notre sol de référence). Je vous laisse essayer de deviner les autres…

Aller, la quatrième est un si. Plus on monte sur la portée, plus on monte dans l’aigu. La notation musicale a une part très graphique.Un autre point très important pour déchiffrer une partition : la signature rythmique indiquée par la flèche marron qui représente le nombre de valeurs rythmiques présentes dans une mesure.

Dans notre partition du Roy Louis, elle indique : 6/8 Selon la figure ci-dessous, 8, le chiffre du bas, représente la croche (il y a 8 croches dans une ronde, la note toute vide du départ.) Le chiffre du haut lui indique le nombre de notes de la valeur indiquée en-dessous dans une mesure. Il y aura donc 6 croches dans une mesure.

6/8 n’est pas la signature rythmique la plus simple, et il faut aussi savoir que le point après la noire (ou tout autre note) n’est pas une tache d’encre, mais rallonge la note de la moitié de sa valeur.


On a donc :On oubliait l’espèce de hashtag entouré en jaune sur notre partition de départ (j’ai eu une petite élève de 7 ans débutante, à la pointe de la technologie, qui m’a demandé très innocemment pourquoi le hashtag se baladait sur la portée), qui se nomme dièse, (d’ailleurs hashtag est un anglicisme pour mot-dièse). Sa fonction est de rehausser légèrement la note qu’il désigne en s’écrivant sur la même ligne.

Celui du Roy Louis est à un emplacement particulier, celui de la note fa et haussera d’un demi-ton toutes les notes qui porteront son nom, à n’importe quelle hauteur qu’elles soient.Voilà aut’chose, les tons et les demi-tons, késaco ?

C’est l’écart qu’il y a entre deux notes normales qui se suivent, qu’on appelle ainsi depuis le génial Pythagore. Donc entre do et ré par exemple, il y a un ton. Jusqu’ici rien de trop complexe. Par contre, il y a des notes réfractaires à cette idée. Mi et fa par exemple.

Sur un piano c’est un endroit particulier puisqu’il n’y a pas de touche noire entre les deux. Mi et fa sont séparées par un demi-ton. De même pour si et do.Celles-ci sont notre référence. Mettre un dièse au fa comme sur notre partition déplacera donc le demi-ton de mi-fa à fa#-sol.

Cela a une incidence sur notre manière de la chanter, la note haussée d’un dièse sera plus haute et plus proche de la note immédiatement au-dessus.Enfin, même s’il n’est pas présent ici, une mention pour le symbole qui fait l’effet inverse, c’est-à-dire baisse la note… d’un demi-ton : le bémol, noté b.Voici donc les clefs pour lire le Roy Louis (j’espère que vous la connaissez déjà par cœur, la lecture en sera facilitée).J’ai essayé de ne rien oublier. Si votre cerveau n’a pas explosé sous la pression, vous êtes sur la bonne voie. Si vous n’avez rien compris, veuillez adresser vos réclamations à Florian qui fera suivre.

Si enfin vous avez été éclairés par la grâce, remerciez l’artiste.-*-

Pour ceux qui trouveraient amusant de poursuivre plus avant et de manière plus poussée, je recommande le site composer sa musique d’Alex Koutso :  et son guide du solfège téléchargeable en ligne sur simple inscription à la « newsletter ».

Jacynthe.

Source : https://integralisme-organique.com/2021/09/lire-la-musique-pour-les-nuls-jacynthe-b/

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