Mort de Clovis Rois de France (27 novembre 511 à Paris)

C’est lors de la bataille de Tolbiac contre les Alamans que Clovis, en difficulté et en infériorité numérique, fit appel et implora le Dieu unique de sa femme Clothilde, à qui il promit de se faire baptiser s’il remportait la victoire.

« O Jésus–Christ, que Clotilde affirme Fils du Dieu Vivant, toi qui donnes du secours à ceux qui sont en danger, et accordes la victoire à ceux qui espèrent en toi, je sollicite avec dévotion la gloire de ton assistance : si tu m’accordes la victoire sur ces ennemis, et si j’expérimente la vertu miraculeuse que le peuple voué à ton nom déclare avoir prouvé qu’elle venait de toi, je croirai en toi, et me ferai baptiser en ton nom. J’ai en effet invoqué mes dieux, et, comme j’en fais l’expérience, ils se sont abstenus de m’aider ; ce qui me fait croire qu’ils ne sont doués d’aucunes puissances ; eux qui ne viennent pas au secours de ceux qui les servent. C’est toi que j’invoque maintenant, je désire croire en toi ; pourvu que je sois arraché à mes adversaires ».

C’est à la suite de ces mots que les Alamans se mirent à fuir et reculer, car leur chef venait d’être frappé d’un coup mortel par une hache et que Clovis et son armée obtenaient la victoire.

Après cette victoire et avant même que Clovis annonce à ses guerriers sa décision et son souhait qu’ils abandonnent leurs dieux païens, près de 3000 hommes d’une seule voix, s’exclamèrent :

« Pieux Roi, nous abandonnons les Dieux mortels, nous voulons adorer le Dieu immortel de l’Evêque Rémi».

C’est donc la nuit de Noël 496 à minuit, le jour et à l’heure de la naissance de Jésus-Christ, en l’Église de Reims que Clovis fut baptisé par l’évêque Saint Rémi.

Mais lors du parcours dans les rues de Reims jusqu’au baptistère, le clerc portant le Saint Chrême est séparé de l’Evêque et n’arrive pas à se faire un passage. L’évêque Saint Rémi après avoir béni l’eau et cherché autour de lui le Saint Chrême, n’apercevant pas le clerc, implora Dieu les mains levées.

Soudain une colombe au plumage blanc neige s’approcha de lui, elle tenait en son bec une petite ampoule de Chrême, le Pontife l’ouvrit et il s’en exhala une odeur exquise, la colombe disparut aussitôt et l’évêque répandit de l’huile sainte sur la tête de Clovis, et prononçât la célèbre formule :

« Courbe la tête, ô fier Sicambre ; adore ce que tu as brûlé, brûle ce que tu as adoré ».

Le miracle du Saint-Chrême, est un fait historique, attesté par de nombreuses personnalités telles que Hincmar, archevêque de Reims au IXème siècle, Louis le Débonnaire, le fils de Charlemagne, mais aussi par Hélie de Bourdeilles Archevêque de Tours puis Cardinal, et confesseur de Louis XI.

De par la Sainte Ampoule, le Roi est légitimé Roi par la Grâce de Dieu, comme le seront tous les Rois à venir et ceci pour chacune des dynasties : Mérovingiennes, Carolingiennes, et Capétiennes, ils auront tous le même privilège une fois sacré à Reims de guérir les écrouelles.

Lors du baptême, l’évêque Saint Rémi a tenu des paroles prophétiques qu’il adressa à Clovis ainsi qu’à l’égard de la France et de son peuple :

« La Gaule ne cessera de prospérer tant qu’elle suivra la voie de la vérité et de la vertu mais la décadence viendra par l’invasion des vices et des mauvaises mœurs. C’est là en effet ce qui précipite la ruine des royaumes et des nations ».

Avant d’ajouter :

« Apprenez, mon fils, que le royaume de France est prédestiné par Dieu à la défense de l’Église Romaine qui est la seule véritable Église du Christ.
Ce royaume sera un jour grand entre tous les royaumes et il embrassera toutes les limites de l’empire Romain ! Et il soumettra tous les peuples à son sceptre ! Il durera jusqu’à la fin des temps ! Il sera victorieux et prospère tant qu’il sera fidèle à la Foi Romaine, mais il sera rudement châtié toutes les fois qu’il sera infidèle à sa vocation ».

C’est alors que Clovis fit établir un décret pour lier à jamais la France au Christ, par la loi Salique :

« Vive le Christ qui aime les Francs ! Qu’il garde le royaume et remplisse leurs chefs de la lumière de sa Grâce, qu’Il protège leurs armées, qu’Il leur accorde, avec des signes qui attestent leur foi, les joies de la paix et la félicité ; que le Seigneur Jésus-Christ dirige dans les voies de la piété les règnes de ceux qui gouvernent ».

– Vive le Christ qui est le Roi de France.

– Vive le Roi de France qui est le lieutenant du Christ.

– La personne royale devenant sacrée, « l’Elu de Dieu ».

Clovis passe un pacte avec Dieu, reconnaissant sa souveraineté pleine et entière sur la nation et son peuple. Le Pacte de Reims, le roi promettant la paix, la justice et la protection de l’Église. Le Roi est uni à Dieu et devient l’oint du Seigneur.

Ces actes spirituels et politiques conféraient ainsi à tous les successeurs de Clovis la mission capitale d’être les « lieutenants du Christ », chargés de tenir le royaume en commande. C’est-à-dire un bien consacré à Dieu qui doit être défendu et administré afin de permettre aux sujets du royaume de France de gagner le Ciel.

La mission divine de la monarchie française est ainsi clairement définie : le bonheur de notre pays la France dépend de sa fidélité à la religion du Christ !