RÉFLEXIONS SUR LES ENNEMIS ET LA MANŒUVRE – Jean Vaquié

LES INIMITIÉS

La nature déchue dans laquelle nous sommes plongés est le lieu d’un combat. Tel est notre état de nature : nous naissons sur un champ de bataille :

« Je mettrai des inimitiés entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité ». (Gen.III, 15).

C’est Dieu qui parle ainsi au serpent qui vient de renverser nos premiers parents de leur trône royal.

Le texte latin de la Vulgate doit retenir notre attention : « Inimicitias ponam inter te et mulierem, et SEMEN tuum et SEMEN illius ». Les deux postérités sont deux germes, deux semences qui sont séparées dès l’origine et qui n’ont rien de commun, c’est pourquoi le texte répète deux fois le mot semen.

La postérité par excellence de la femme, c’est Marie et donc aussi son Fils. Et la postérité par excellence du serpent, c’est l’Antéchrist qui, par l’effet de la miséricorde divine, apparaîtra seulement à la fin des temps.

Ce qui est annoncé par les prophètes pour la fin des temps, ce n’est pas la réconciliation des deux postérités, mais c’est la VICTOIRE de la postérité de la femme, c’est-à-dire la victoire du Christ. Cette victoire fera cesser le régime de guerre et procurera la paix, l’ennemi ayant été expulsé.

Il nous faut ici préciser que notre attitude à l’égard de nos Premiers Parents ne doit être ni celle du mépris ni celle du reproche, et cela pour deux raisons. D’abord il n’est pas un homme qui puisse assurer qu’il aurait fait mieux qu’eux à leur place.

Et ensuite, tandis que ce qui fait la sainteté de l’ange c’est l’innocence, ce qui fait la sainteté de l’homme c’est la pénitence. Or quelle pénitence que celle d’Adam et Eve quand ils virent l’éloignement de Dieu, l’éviction du paradis, puis l’inclémence de la nature, la maladie, la discorde et la mort entrer dans le monde, surtout pour eux qui avaient connu l’exemption de ces maux. Si la faute d’Adam et Eve, est au dire des Pères, inconcevable, leur pénitence aussi est « inconcevable ». Beaucoup de Docteurs penchent pour le salut de nos Premiers Parents qui furent les premiers délivrés du Schéol par la Descente du Christ.

Aussi conseillons-nous à nos amis traditionalistes d’avoir pour eux la même déférence que le Christ témoigne certainement à Ses Premiers Parents.

Nous reviendrons souvent sur cet état de belligérance, révélé dès les premiers versets de la Genèse, entre les deux postérités. Nous reparlerons des deux cités, des deux étendards, des deux corps mystiques.

Écoutons tout de suite saint Paul nous parler de l’incompatibilité des deux calices :

« Vous ne pouvez pas boire à la fois au calice du Seigneur et au calice du démon ».

(I Cor. X, 21).

Saint Paul est un belliqueux, son emblème est l’épée, il a le sens de la guerre qui est toujours présente à son esprit ; il interdit tout commerce entre la lumière et les ténèbres :

« Ne vous attachez pas à un même joug avec les infidèles. Car quelle union peut-il y avoir entre la justice et l’iniquité ? Quel commerce entre la lumière et les ténèbres ? Quel accord entre le Christ et Bélial ? Quelle société entre le fidèle et l’infidèle ?

(Il Cor. 14-15).

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