LA RÉVOLUTION : RECHERCHES HISTORIQUES – Mgr Gaume

LA RÉVOLUTION. RECHERCHES HISTORIQUES.
par MONSEIGNEUR GAUME

L’idée religieuse est nécessaire à la vie sociale. Toute société qui rejettera loin d’elle le principe religieux, portera dans son sein un germe de dissolution : tout gouvernement hostile ou étranger à l’idée religieuse périra.


Pour l’homme que la passion n’aveugle pas, ces propositions sont des axiomes. Quand une nation (comme la nôtre), autrefois florissante et paisible, se trouve soumise périodiquement à des crises violentes qui mettent en péril son existence, les esprits vraiment soucieux de l’avenir, après avoir constaté le mal, cherchent à en déterminer l’origine pour mieux appliquer le remède.


Jusqu’au siècle dernier, honnis quelques sophistes païens, personne n’avait pensé qu’un État pût se fonder, vivre et prospérer sans religion et sans Dieu.

Si les gens de politique et de philosophie, qui ont préconisé le matérialisme, ont fait école ; s’il leur a été permis d’arriver au pouvoir et d’y traduire leurs théories en actes et en lois, c’est qu’ils ont trouvé leur génération préparée à. recevoir le poison de leurs doctrines, et, de nos jours, si les peuples s’agitent fiévreusement, rongés par la lèpre révolutionnaire, c’est que l’éducation n’est pas devenue meilleure, c’est que maintenant encore, malgré les leçons de l’expérience, l’idée chrétienne n’occupe point parmi nous la place d’honneur qui lui est due.

En politique et en morale, dans les sciences et les arts, comme dans la littérature, en un mot, partout où tend l’activité humaine, quand on ne nie pas Dieu, on affecte de le reléguer au second plan.


Persuadées que cet abandon du principe religieux est la cause efficiente des désordres qui affligent le monde, quelques personnes se sont associées pour réagir contre un oubli si funeste, en essayant de ramener les intelligences à l’idée chrétienne.


Leur société commencée avec une bénédiction spéciale du Saint-Père, donnée par un Bref en date du 31 mars 1855, et des encouragements écrits de Nos seigneurs les Archevêques et Evêques de la province de Cambrai, se place sous le patronage de saint Paul ; imitant le grand Apôtre des gentils dans sa lutte contre le paganisme, la société s’efforcera de combattre et d’atténuer la pernicieuse influence que le paganisme exerce toujours sur l’état social contemporain. Elle a pour but la propagation des idées religieuses et la réhabilitation des siècles chrétiens travestis par l’erreur et par les préjugés.

Nous assistons en effet à ce spectacle étrange du paganisme vivant et régnant sous toutes les formes au milieu de l’Europe chrétienne. Dans l’ignorance où notre éducation incomplète ou viciée nous retient, nous sommes tentés de croire que le christianisme étouffe le génie de l’homme, que le christianisme n’a rien produit de remarquable et qu’il ne saurait rien inspirer ni rien produire.

D’un côté, l’éclat, la civilisation, le progrès ; de l’autre, les ténèbres et la barbarie. La société entreprend de montrer tout le mal que depuis plusieurs siècles l’esprit païen a fait dans l’Europe chrétienne ; quelles déplorables conséquences s’en sont suivies, et quel rôle enfin cet esprit a joué dans chacune de nos révolutions, produits directs des doctrines païennes en matière politique et sociale.


Semblable à ces substances nuisibles qui s’insinuent dans l’organisme et l’allèrent insensiblement, le paganisme nous a pénétrés. Nous avons été nourris de ses préceptes ; dès notre enfance nous avons été imbus de ses maximes ; il nous est devenu tellement familier que nous attribuons souvent à d’autres causes les tristes résultats qu’il entraîne après lui. Sous l’empire des idées païennes, les gouvernements, comme les individus, ont perdu, avec la foi religieuse, jusqu’au sentiment de leur propre conservation. Le Christ est mis hors la loi, on le mettrait volontiers hors de la société : voilà le chemin que nous avons parcouru depuis la Renaissance, et nul n’oserait dire où le paganisme s’arrêtera.


Il faut donc une réaction énergique, il faut apprendre à tous, particulièrement à la jeunesse, ce que furent les siècles chrétiens. Nous avons l’espérance d’y parvenir, après avoir établi d’abord le mal qu’a fait l’esprit païen parmi nous.


Dans cet ordre d’idées se présentera naturellement la grande et difficile question de la réforme chrétienne de l’éducation. Fort heureusement pour les catholiques, elle a été tranchée par cette autorité suprême qui met fin aux controverses les plus ardentes en proclamant la paix dans la vérité.

L’Encyclique du 21 mars 1853 trace en effet la règle suivante : «Ut adolescentes non solum germanam dicendi scribendique clegantiam… tum ex sapientissiniis sanctorum Patrum operibus tune ex clarissimis ethnicis scriptoribus ab omni labe purgatis addiscere valeant».


Notre intention est de travailler à la mise en pratique de ce précepte dans les termes clairs et précis où il est formulé. Nous poursuivrons cette tache avec d’autant plus de confiance, que nous sommes, en nous renfermant dans les limites tracées par le souverain Pontife, également assurés de nous préserver de toute faiblesse devant les abus à corriger, et de toute exagération dans la réforme à opérer.


Ce programme est vaste, mais nous espérons pouvoir le réaliser avec la grâce de Dieu, et nous réclamons les prières et le généreux concours des personnes qui sont pénétrées des mêmes convictions. Des préjugés anciens et la nécessité d’étudier des auteurs imposés ont entravé la pratique de cette doctrine. Nous ne nous permettons pas de critiquer, mais un temps viendra où l’Église, retrouvant son entière liberté d’enseigner, pourra faire connaître aux hommes du monde et à la jeunesse les chefs-d’œuvre que le christianisme a inspirés.

Pour soutenir une thèse, il faut des preuves. Nous commencerons par publier celles de l’histoire, et nous leur donnerons d’autant plus d’étendue que nous aurons plus de secours pour subvenir aux frais de ces publications.


Nous prions donc chaque personne qui recevra un de nos volumes, que nous distribuerons gratuitement, de vouloir bien le faire lire par le plus de personnes qu’il sera possible et de nous envoyer son offrande, chez M. Ducoulombier secrétaire de la Société, rue Nationale, 45, à Lille.

Tous les dons seront acceptés avec reconnaissance, quelque minimes qu’ils puissent être.

Nous recommandons même les timbres-poste comme le moyen le plus facile pour l’envoi des petites sommes. Le concours des âmes dévouées à la religion et à la patrie assurera le succès d’une œuvre qui se résume par cette pensée : Restauration de l’idée chrétienne, et guerre au paganisme moderne !

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