Le Messie attendu, vie de Saint Thomas de Villeneuve


Saint Thomas de Villeneuve, encore simple Religieux augustin, s’était lié d’amitié avec un jeune Juif converti, dont la sincérité inspirait, mais à tort, des doutes aux Catholiques. Bientôt après, le jeune homme, en danger de mort, fit au saint le récit suivant : « Mon Père, vous êtes le père, le consolateur, le médecin et le guide de ma pauvre âme ; je vous ai importuné de me faire cette visite pour recevoir en retour un grand secret que je n’ai communiqué à personne; il m’eût pesé de mourir sans vous en avoir fait le dépositaire.

C’est, continua-t-il, qu’étant allé un jour en certaine localité sur l’ordre de mon père pour traiter quelques affaires d’importance, en compagnie d’un jeune homme juif et de même âge que moi, nous commençâmes à nous entretenir en chemin de la personne du Messie que nous attendions encore dans notre aveuglement d’Israélites, et nous en parlions de telle sorte que nous ressentîmes un ardent désir de Le voir, disant de cœur comme de bouche :

« Ah que nous serions heureux s’Il venait en notre temps, et que nous Le vissions de nos propres yeux ! »

Et comme nous prolongions notre conversation à ce sujet, notre dévotion et nos désirs allaient s’enflammant de plus en plus, quand il arriva que nous aperçûmes, alors qu’il faisait déjà nuit, une clarté dans le ciel si merveilleuse, qu’il nous semblait véritablement qu’il fût ouvert. Là-dessus, me rappelant ce que m’avait dit mon père, que parfois le ciel s’ouvrait et qu’on pouvait alors demander à Dieu quelque grâce avec espérance de l’obtenir, nous tombâmes à genoux avec toute la dévotion possible, suppliant le Seigneur de manifester le Messie en nos jours et de nous faire voir celui que nous attendions avec tant d’ardeur.


« Au milieu de ces supplications, en face de cette clarté resplendissante sur laquelle restaient fixés nos yeux, nous voyons tout à coup apparaître, assez près de nous, un calice étincelant avec une hostie au-dessus, en la forme que les prêtres catholiques montrent à la messe. Inutile de dire combien nous fûmes d’abord effrayés de cette vision; mais bientôt nous nous trouvâmes réconfortés et libres de toute crainte, car nous sentîmes pénétrer en nos âmes une lumière intérieure qui nous ouvrit les yeux de l’esprit et en bannit toutes les obscurités, de manière que nous eûmes la conviction que le glorieux Messie, si ardemment désiré de nos cœurs, était certainement en cette hostie, qu’il n’en fallait point attendre d’autre, et qu’il n’y avait point d’autre religion véritable que celle des chrétiens. Nous rendîmes grâce à Dieu de ce qu’il avait guéri notre aveuglement par une voie si miraculeuse, et, de retour chez nous, où je crus devoir garder quelque temps le secret de l’heureuse conversion de mon âme, je saisis la première occasion de me faire chrétien et de recevoir le baptême. Depuis lors, j’ai toujours vécu fidèlement, comme vous le savez, mon Père, selon la loi évangélique de Notre-Seigneur et Rédempteur Jésus-Christ. »


Ce fait extraordinaire, dit Mgr Dabert, possède toute la certitude désirable. Saint Thomas crut devoir le raconter du haut de la chaire évangélique, après la mort du jeune Israélite converti, qui le lui avait communiqué (1).


(1) Histoire de Saint Thomas de Villeneuve, par Monseigneur Dabert, i vol. in-8°, ed. Guyot, 1852, 1ère part., livre 3,
p. 159-160.

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