Nativité de saint Jean-Baptiste

L’Église, dit saint Augustin, célèbre ordinairement la vie des Saints au jour de leur mort, qui est, à proprement parler, le jour de leur naissance à la vie éternelle. La Nativité de saint Jean-Baptiste a été exemptée de cette règle générale, parce qu’il fut sanctifié avant de naître, dans le sein de sa mère, par la présence de Jésus-Christ, dans la visite que fit la très Sainte Vierge à sainte Élisabeth.
La naissance de saint Jean-Baptiste fut une grande joie pour la terre, puisqu’elle lui annonçait l’approche de sa Rédemption. La puissance divine était intervenue d’une manière extraordinaire dans la naissance de quelques prophètes, de Samuel et de Jérémie, par exemple; mais elle éclata bien davantage dans celle du saint Précurseur, que la dignité de son ministère futur et le degré éminent de grâce et de sainteté auquel il était élevé rendaient, selon la parole de Jésus-Christ Lui-même, bien supérieur à tous les patriarches et à tous les prophètes.
Le message d’un Ange à Zacharie pour lui annoncer la naissance de Jean-Baptiste, la maternité d’Élisabeth à un âge très avancé, le mutisme subit de Zacharie depuis l’annonce de l’Ange jusqu’à la Circoncision de l’enfant, et sa guérison miraculeuse, qui lui permit d’entonner le beau cantique Benedictus: tout est merveilleux dans l’apparition du Précurseur, qui allait montrer bientôt le Sauveur promis et attendu depuis quatre mille ans.
Parmi les récits évangéliques, il en est peu d’aussi intéressants ni d’aussi touchants que celui de la naissance de saint Jean-Baptiste. Les miracles s’ajoutaient aux miracles autour du berceau de l’enfant; les habitants du voisinage furent saisis d’une crainte respectueuse, et le bruit de ces merveilles se répandit dans toutes les montagnes de la Judée, de sorte que tous se disaient les uns aux autres: « Que pensez-vous de l’avenir de cet enfant? »
Saint Jean-Baptiste occupe dans l’histoire de l’humanité une place incomparable: il sert de trait d’union entre les deux mondes, il résume en lui tout l’Ancien Testament et prépare le Nouveau; il ferme la mission des prophètes et ouvre celle des Apôtres. « Prophète, apôtre, docteur, solitaire, vierge, martyr, il est plus que tout cela, parce qu’il est tout cela en même temps. Il réunit tous les titres à la sainteté, et, rassemblant en lui seul tout ce qui constitue les différentes classes des saints, il forme au milieu d’eux une classe particulière. » (La Luzerne.) Le culte de saint Jean-Baptiste a toujours joui d’une immense popularité.
Sa fête a été souvent célébrée par des feux de joie. Il est patron de nombreuses paroisses, de nombreuses confréries et des Canadiens Français.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950

TEXTE DE LA MESSE
die 24 iunii | le 24 juin |
IN NATIVITATE S. IOANNIS BAPTISTÆ | LA NATIVITÉ DE SAINT JEAN-BAPTISTE |
I classis (ante CR 1960 : Duplex I classis cum Octava communi) | Ière classe (avant 1960 : Double de Ière classe avec Octave commun) |
Ant. ad Introitum. Is. 49, 1 et 2. | Introït |
De ventre matris meæ vocávit me Dóminus in nómine meo : et pósuit os meum ut gládium acútum : sub teguménto manus suæ protéxit me, et pósuit me quasi sagíttam eléctam. | Des le sein de ma mère, le Seigneur m’a appelé par mon nom : Il a rendu ma bouche semblable à un glaive acéré, il m’a protégé à l’ombre de sa main, il a fait de moi comme une flèche choisie. |
Ps. 91, 2. | |
Bonum est confitéri Dómino : et psállere nómini tuo, Altíssime. | Il est bon de louer le Seigneur : et de célébrer votre nom, ô très-haut. |
V/.Glória Patri. | |
Oratio. | Collecte |
Deus, qui præséntem diem honorábilem nobis in beáti Ioánnis nativitáte fecísti : da pópulis tuis spirituálium grátiam gaudiórum ; et ómnium fidélium mentes dirige in viam salútis ætérnæ. Per Dóminum. | Dieu, vous nous avez rendu ce jour vénérable par la nativité du bienheureux Jean : accordez à votre peuple la grâce des joies spirituelles ; et dirigez les âmes de tous les fidèles dans la voie du salut éternel. |
Léctio Isaíæ Prophétæ. | Lecture du Prophète Isaïe. |
Is. 49, 1-3, 5, 6 et 7. | |
Audíte, ínsulæ, et atténdite, pópuli, de longe : Dóminus ab útero vocavit me, de ventre matris meæ recordátus est nóminis mei. Et pósuit os meum quasi gládium acútum : in umbra manus suæ protéxit me, et pósuit me sicut sagíttam eléctam : in pháretra sua abscóndit me. Et dixit mihi : Servus meus es tu, Israël, quia in te gloriábor. Et nunc dicit Dóminus, formans me ex útero servum sibi : Ecce, dedi te in lucem géntium, ut sis salus mea usque ad extrémum terræ. Reges vidébunt, et consúrgent príncipes, et adorábunt propter Dominum et sanctum Israël, qui elégit te. | Îles, écoutez, et vous, peuples lointains, soyez attentifs. Le Seigneur m’a appelé dès le sein de ma mère ; lorsque j’étais encore dans ses entrailles, il s’est souvenu de mon nom. Il a rendu ma bouche semblable à un glaive acéré, il m’a protégé à l’ombre de sa main ; il a fait de moi comme une flèche choisie, il m’a caché dans son carquois. Et il m’a dit : Tu es mon serviteur, Israël, et je me glorifierai en toi. Et maintenant le Seigneur dit, lui qui m’a formé dès le sein de ma mère pour être son serviteur : voici que je t’ai établi pour être la lumière des nations, et mon salut jusqu’à l’extrémité de la terre. Les rois verront et les princes se lèveront, et ils adoreront, à cause du Seigneur qui a été fidèle, et du Saint d’Israël qui t’a choisi. |
Graduale. Ier. 1, 5 et 9. | Graduel |
Priusquam te formárem in útero, novi te : et ántequam exíres de ventre, santificávi te. | Avant que je t’eusse formé dans les entrailles de ta mère, je t’ai connu : avant que tu fusses sorti de son sein, je t’ai sanctifié. |
V/. Misit Dóminus manum suam, et tétigit os meum, et dixit mihi. | V/. Alors le Seigneur étendit sa main et toucha ma bouche et me dit. |
Allelúia, allelúia. V/. Luc. 1, 76 Tu, puer, Prophéta Altíssimi vocáberis : præíbis ante Dóminum paráre vias eius. Allelúia. | Allelúia, allelúia. V/. Toi, petit enfant, tu seras appelé le prophète du Très-Haut, car tu marcheras devant la face du Seigneur pour préparer ses voies. Alléluia. |
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Lucam. | Suite du Saint Évangile selon saint Matthieu Luc Jean Marc. |
Luc. 1, 57-68. | |
Elísabeth implétum est tempus pariéndi, et péperit fílium. Et audiérunt vicíni et cognáti eius, quia magnificávit Dóminus misericórdiam suam cum illa, et congratulabántur ei. Et factum est in die octávo, venérunt circumcídere púerum, et vocábant eum nómine patris sui Zacharíam. Et respóndens mater eius, dixit : Nequáquam, sed vocábitur Ioánnes. Et dixérunt ad illam : Quia nemo est in cognatióne tua, qui vocátur hoc nómine. Innuébant autem patri eius, quem vellet vocári eum. Et póstulans pugillárem, scripsit, dicens : Ioánnes est nomen eius. Et miráti sunt univérsi. Apértum est autem illico os eius et lingua eius, et loquebátur benedícens Deum. Et factus est timor super omnes vicínos eórum : et super ómnia montána Iudǽæ divulgabántur ómnia verba hæc : et posuérunt omnes, qui audíerant in corde suo, dicéntes : Quis, putas, puer iste erit ? Etenim manus Dómini erat cum illo. Et Zacharías, pater eius, repletus est Spíritu Sancto, et prophetávit, dicens : Benedíctus Dóminus, Deus Israël, quia visitávit et fecit redemptiónem plebis suæ. | Le temps où Élisabeth devait enfanter s’accomplit, et elle mit au monde un fils. Ses voisins et ses parents apprirent que le Seigneur avait signalé envers elle sa miséricorde, et ils l’en félicitaient. Et il arriva qu’au huitième jour ils vinrent pour circoncire l’enfant, et ils l’appelaient Zacharie, du nom de son père. Mais sa mère, prenant la parole, dit : Non, mais il sera appelé Jean. Ils lui dirent : II n’y a personne dans ta famille qui soit appelé de ce nom. Et ils faisaient des signes à son père, pour savoir comment il voulait qu’on l’appelât. Et, demandant des tablettes, il écrivit : Jean est son nom. Et tous furent dans l’étonnement. Au même instant, sa bouche s’ouvrit, et sa langue se délia, et il parlait en bénissant Dieu. Et la crainte s’empara de tous leurs voisins, et, dans toutes les montagnes de la Judée, toutes ces choses étaient divulguées. Et tous ceux qui les entendirent les conservèrent dans leur cœur, en disant : Que pensez-vous que sera cet enfant ? Car la main du Seigneur était avec lui. Et Zacharie, son père, fut rempli du Saint-Esprit, et il prophétisa, en disant : Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, de ce qu’il a visité et racheté son peuple. |
Credo | |
Ant. ad Offertorium. Ps. 91, 13. | Offertoire |
Iustus ut palma florébit : sicut cedrus, quæ in Líbano est, multiplicábitur. | Le juste fleurira comme le palmier : et il se multipliera comme le cèdre du Liban. |
Secreta. | Secrète |
Tua, Dómine, munéribus altária cumulámus : illíus nativitátem honóre débito celebrántes, qui Salvatórem mundi et cécinit ad futúrum et adésse monstravit, Dóminum nostrum Iesum Christum, Fílium tuum : Qui tecum vivit. | Seigneur, nous accumulons les dons sur vos autels : célébrant avec l’honneur qui lui est dû, la nativité de celui qui a rendu hommage au Sauveur du monde, avant sa venue, et qui l’a désigné ensuite comme présent, en la personne de notre Seigneur Jésus-Christ, votre Fils, qui avec vous. |
In aliquibus diœcesibus, præfatio S. Ioannis Baptistæ. | En certains diocèses, préface de saint Jean-Baptiste. |
Vere dignum et iustum est, æquum et salutáre, nos tibi semper et ubíque grátias ágere : Dómine sancte, Pater omnípotens, ætérne Deus. | Il est vraiment juste et nécessaire, c’est notre devoir et c’est notre salut, de vous rendre grâces toujours et partout, Seigneur, Père saint, Dieu éternel et tout-puissant. |
Et tuam in beáto Ioánne Baptísta Præcursóre magnificéntiam collaudáre, qui vocem Matris Dómini nondum éditus sensit, et adhuc clausus útero, advéntum salútis humánæ prophética exsultatióne significávit. | et de chanter les merveilles que vous avez faites pour saint Jean Baptiste, le Précurseur : Avant même de naître, il reconnut la voix de la Mère du Seigneur ; en tressaillant avant de naître, il annonça d’une exultation prophétique l’avènement du Salut des hommes. |
Qui et genetrícis sterilitátem concéptus ábstulit, et patris linguam natus absólvit, solúsque ómnium prophetárum Redemptórem mundi, quem prænuntiávit, osténdit. | Sa mère, en le concevant, fut délivrée de la stérilité, et, quand il naquit, la langue de son père se délia. Après avoir prédit le Rédempteur du monde, il fut parmi tous les prophètes le seul qui le montra. |
Et ut sacræ purificatiónis efféctum aquárum natúra concíperet, sanctificándis Iordánis fluéntis, ipsum baptísmo baptísmatis lavit auctórem. | Et pour que l’eau devienne capable de sanctifier, c’est dans les flots du Jourdain, désormais consacrés, qu’il baptisa l’auteur du baptême. |
Et ídeo cum Angelis et Archángelis, cum Thronis et Dominatiónibus cumque omni milítia coeléstis exércitus hymnum glóriæ tuæ cánimus, sine fine dicéntes : | C’est pourquoi, avec les Anges et les Archanges, avec les Trônes et les Dominations, et avec toute la milice de l’armée céleste nous chantons l’hymne de votre gloire en disant sans cesse : |
Ant. ad Communionem. Luc. 1, 76. | Communion |
Tu, puer, Propheta Altíssimi vocaberis : præíbis enim ante fáciem Dómini paráre vias eius. | Toi, petit enfant, tu seras appelé le prophète du Très-Haut : car tu marcheras devant la face du Seigneur pour préparer ses voies. |
Postcommunio. | Postcommunion |
Sumat Ecclésia tua, Deus, beáti Ioánnis Baptístæ generatióne lætítiam : per quem suæ regeneratiónis cognóvit auctórem, Dóminum nostrum Iesum Christum, Fílium tuum : Qui tecum vivit. | Que votre Église, Seigneur, trouve un sujet de joie en la naissance du bienheureux Jean-Baptiste, par qui elle a reconnu l’auteur de sa régénération, Notre-Seigneur Jésus-Christ, votre Fils. Qui avec vous. |
¶In Missis votivis omnia dicuntur ut supra, cum orationibus tamen de vigilia ; et post Septuagesimam, ommissis Allelúia et versu sequenti, dicitur dicitur Tractus Desidérium ex Missa Státuit, de Communi unius Martyris 1 loco. [Trait] | ¶ Aux messes votives, tout est dit comme ci-dessus mais on prend les oraisons de la vigile ; et après la Septuagésime, on omet l’Alléluia et son verset et on dit le trait Desidériumde la MesseStátuit du Commun d’un Martyr I. |
Tempore autem paschali omittitur graduale, et eius loco dicitur : | Aux messes votives pendant le temps pascal, on omet le graduel et à sa place on dit : |
Allelúia, allelúia. V/. Luc. 1, 76. Tu, puer, Propheta Altíssimi vocáberis : præíbis ante Dóminum paráre vias eius. | Allelúia, allelúia. V/. Toi, petit enfant, tu seras appelé le prophète du Très-Haut, car tu marcheras devant la face du Seigneur pour préparer ses voies. |
Allelúia. V/. Osee 14, 6. Iustus germinábit sicut lílium, et florébit in ætérnum ante Dóminum. Allelúia. | Allelúia. V/. Le juste germera comme le lys, et il fleurira éternellement en présence du Seigneur. Alléluia. |
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