Portait de l’homme libéral

En appendice disons que le libéral, ce n’est pas celui ou celle qui défend la liberté. Tout le monde est pour la liberté, nous aussi ! Le libéral adore la Liberté, c’est sa déesse qu’il place au-dessus de tout, surtout au-dessus de la vérité. Pour le libéral, il n’y a pas de vérité, chacun a sa propre vérité.

« Tu penses que le cercle est un carré », c’est ta vérité, je ne suis pas d’accord mais tu as le droit de le penser!

Voilà la société moderne; c’est-à-dire l’asile de fous à ciel ouvert dans lequel nous vivons. Nous sommes contre ce système de pensée absurde, nous savons qu’il y a une vérité pour chaque chose, pour chaque idée, chaque jugement, chaque démonstration : il y a des idées vraies et des idées fausses, des jugements vrais et des jugements faux, etc… La vérité, c’est la juste correspondance de mes idées avec la réalité extérieure.

Portait de l’homme libéral :

Le trait caractéristique du libéral médiocre, c’est sa déférence pour l’opinion de son public, c’est la peur du « qu’en dira-t-on ? » Il ne parle jamais, il répète ce qu’on lui a dit le plus exactement possible. Il juge un homme sur son âge, sa position sociale, son succès, sa fortune. Il a le plus profond respect pour ceux qui sont connus, pour ceux qui ont réussi. Il ferait la cour à son ennemi, si cet homme devenait célèbre, mais il ferait peu de cas pour son meilleur ami, si personne ne lui en faisait l’éloge.


Il n’osera prendre l’initiative de rien. Ses admirations sont prudentes, ses enthousiasmes sont officiels. Il méprise ceux qui sont jeunes. Seulement quand votre grandeur sera reconnue, il s’écriera : je l’avais bien deviné ! L’homme médiocre peut avoir telle ou telle aptitude spéciale : il peut avoir du talent.

Mais l’intuition lui est interdite. Il peut apprendre, il ne peut deviner. Il admet quelquefois une idée, mais il ne la suit pas dans ses diverses applications ; si vous la lui représentez en termes différents, il ne la reconnaît plus : il la repousse. Il admet quelquefois un principe, mais si vous arrivez aux conséquences de ce principe, il vous dira que vous exagérez.

Si le mot exagération n’existait pas, le libéral l’inventerait. Si l’homme naturellement médiocre et de formation libérale devient sérieusement catholique, il cesse absolument d’être médiocre et libéral. L’homme qui aime la vérité de toute son âme n’est jamais libéral. Il peut se tromper momentanément, il n’est pas libéral.


L’homme vraiment libéral admire un peu toutes choses, mêmes contradictoires : il n’admire rien avec chaleur. Si vous lui présentez ses propres idées avec enthousiasme, il dira que vous êtes excessif. Il répètera que vous exagérez. Il aimera mieux ses ennemis s’ils sont froids et indifférents, que ses amis s’ils sont ardents et convaincus.


Il trouve insolente toute affirmation catégorique car elle exclut la proposition contradictoire. Mais si vous êtes un peu ami et un peu ennemi de toutes choses, il vous trouvera sage et prudent. Il admirera la délicatesse de votre pensée et dira que vous avez le sens des nuances. Pour échapper au reproche de fanatisme adressé par lui à tout ce qui pense fortement, il faudrait se réfugier dans le silence qualifié de prudent.

S’il est obligé malgré tout de s’exprimer, il fait semblant de dire quelque chose et ne dit absolument rien. Il ajoute à chaque phrase une périphrase adoucissante : ce semble, si j’ose dire, s’il est permis de s’exprimer ainsi.
Il reste au libéral ayant des responsabilités une inquiétude : c’est la crainte de se compromettre avec les fanatiques qui exagèrent. Aussi s’exprime-t-il avec la réserve, la prudence d’un homme qui craint que ses paroles trop hardies ne fassent des vagues…


Le premier mot du libéral qui juge un livre ou une revue porte toujours sur un détail, et habituellement sur un détail de style. Il déteste les livres qui obligent à réfléchir. Il aime ceux qui ressemblent à tous les autres, ceux qui rentrent dans ses habitudes, qui ne font pas éclater son moule, ceux qu’on sait par cœur avant de les avoir lus, parce qu’ils sont semblables à tous ceux qu’on lit depuis qu’on est « tradi ».


Le libéral répète qu’il ne faut pas être absolu dans ses jugements doctrinaux, qu’il faut savoir mettre de l’eau dans son vin, etc… Si vous affirmez fortement la vérité, le libéral médiocre vous dira que vous avez trop de confiance en vous-même. Il peut très bien avoir ce que l’on appelle dans les salons, de l’esprit ; mais il ne peut avoir l’intelligence qui est la faculté de juger le vrai et le faux. L’homme intelligent lève la tête pour admirer et chercher à comprendre toujours plus, l’homme médiocre lève la tête pour se moquer. Tout ce qu’il ne comprend pas lui paraît ridicule.


L’homme médiocre est beaucoup plus méchant qu’on ne le croit, parce que sa froideur voile sa méchanceté. Il ne s’emporte jamais, il demeure toujours maître de lui. Au fond, il voudrait anéantir les hommes intelligents : il se venge de ne le pouvoir pas, en les taquinant. Il ne défend pas des idées, il s’attaque aux personnes. Il fait de petites infamies qui, à force d’être petites, n’ont pas l’air d’être infâmes.

L’homme médiocre ne se trompe jamais, il se sent approuvé par la multitude de ceux qui lui ressemblent et qui le flattent. Les succès faciles sont pour lui. Il se juge lui-même comme il juge les autres, sur le succès. Tandis que l’homme de vérité sent sa force intérieurement, et ne tient pas compte de l’approbation du public.

L’homme médiocre se croirait un sot s’il passait pour tel, et trouve son assurance dans les compliments qu’on lui fait, ou qu’il se fait. Sa médiocrité augmente en raison de son importance. La gloire et le succès ne se ressemblent pas ; la gloire a des secrets, le succès a des caprices.


L’homme médiocre ne lutte pas : il peut réussir d’abord ; il échoue toujours ensuite. L’homme vertueux lutte d’abord et réussit ensuite. Le libéral réussit parce qu’il se laisse porter par le courant, l’homme vertueux triomphe au ciel, parce qu’il va contre le courant, ce qui provoque toujours des vagues…

Le procédé du succès, c’est de marcher avec les autres ; le procédé de la gloire, c’est de marcher contre les autres. Ceux qui flattent les préjugés et les habitudes sont poussés et vont au succès : ce sont les hommes de leur temps. Ceux qui refoulent les préjugés, les habitudes ; ceux qui devinent le siècle prochain, ceux-là poussent les autres et vont à la gloire : ce sont les hommes de l’éternité.

Voilà pourquoi le courage qui est inutile au succès, est la condition absolue de la gloire. Ceux-là sont grands qui savent imposer la Vérité aux hommes au lieu de subir leurs erreurs ; qui écrasent leur propre découragement en même temps que leur amour-propre.


L’homme vertueux nous entraînerait jusqu’au bout du monde pour servir le Roi Jésus et son Église. L’homme médiocre, qui nous laisse là où nous sommes, nous inspire une tranquillité morte qui n’est pas le calme. L’homme vertueux est supérieur à ce qu’il exécute.

Sa méditation est supérieure à son œuvre. L’homme libéral est inférieur à ce qu’il exécute. Son œuvre n’est pas la concrétisation de sa méditation : c’est un travail fait d’après certaines règles. L’homme de Dieu trouve toujours son œuvre inachevée et imparfaite. L’homme médiocre est plein de la sienne, plein de lui-même, plein de néant, plein de vide, plein de vanité.

L’homme médiocre et libéral est tout entier dans ces deux mots : froideur et vanité !

Prions Notre-Dame de nous protéger du libéralisme et de la médiocrité qui nous guettent tous. Veillez et priez.

Extrait de La Tour de David, Abbé Xavier Grossin

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One thought on “Portait de l’homme libéral

  1. Je suis heureuse de découvrir ce site que je trouve édifiant et qui défend bien la foie catholique ; par les temps qui cour on en a bien besoin. En Jésus par marie que Dieu vous bénisse dans votre apostolat. Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté …. en Union de Prière.
    Bien a vous .
    Marie Madeleine .

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