Vendredi Saint

L’OFFICE DU MATIN.

Le service divin de cette matinée se divise en quatre parties, dont nous allons expliquer successivement les mystères. Il va d’abord les Lectures ; elles sont suivies des Prières : vient ensuite l’adoration de la Croix, et enfin la Messe des Présanctifiés. Ces rites solennels et inaccoutumés annoncent au peuple fidèle la grandeur de cette journée, en même temps qu’ils font sentir la suspension du Sacrifice quotidien dont ils occupent la place. L’autel est nu ; la croix voilée de noir s’élève entre les chandeliers qui ne portent plus que des flambeaux d’une cire grossière ; le pupitre de l’Évangile est sans tapis ; tout annonce la désolation. L’Heure de None ayant été récitée, le Célébrant s’avance avec ses ministres ; leurs ornements noirs expriment le deuil de la sainte Église. Arrivés au pied de l’autel, ils se prosternent sur les degrés et prient quelque temps en silence. En même temps, les acolytes étendent sur la table de l’autel une seule nappe, en place de trois qui sont nécessaires pour offrir le Sacrifice. Le Célébrant s’étant relevé de sa prostration, on commence aussitôt les Lectures.

LES LECTURES.

La première partie de cet Office est employée à lire d’abord deux passages des Prophéties, et ensuite le récit de la Passion. On commence par un fragment du prophète Osée [18], dans lequel le Seigneur annonce ses vues de miséricorde envers son peuple nouveau, le peuple de la gentilité, qui était mort, et qui doit, dans trois jours, ressusciter avec ce Christ qu’il ne connaît pas encore. Éphraïm et Juda ne seront pas traités ainsi ; leurs sacrifices matériels n’ont point apaisé un Dieu qui n’aime que la miséricorde, et qui rejette ceux qui n’ont que la dureté du cœur.

Le Trait emprunté au Cantique du Prophète Hahacuc, que nous avons chanté à Laudes, prédit le second avènement du Christ, quand il viendra entouré de gloire et d’épouvante faire justice de ceux qui l’ont crucifié.

L’Église recueille les vœux de ses enfants dans la Collecte qui suit, où rappelant au Père céleste sa terrible justice envers Judas et son ineffable miséricorde envers le larron, elle demande que les dernières traces du vieil homme soient enlevées de nos âmes, et que nous méritions de ressusciter avec Jésus-Christ. « O Dieu, de qui Judas a reçu la punition de son crime, et le larron la récompense de sa confession, faites-nous ressentir l’effet de votre miséricorde ; afin que, comme notre Seigneur Jésus-Christ, dans sa Passion, a traité l’un et l’autre selon son mérite, de même il détruise en nous le mal qui procède du vieil homme, et nous accorde d’avoir part à sa résurrection ; Lui qui, étant Dieu, vit et règne avec vous dans les siècles des siècles. Amen. »

A cette Oraison succède la deuxième lecture prophétique. Elle est empruntée au livre de l’Exode [19], et remet sous les yeux le touchant symbole de l’Agneau pascal, en ce moment où la figure s’évanouit devant la réalité. Cet agneau est sans tache comme notre Emmanuel ; son sang préserve de la mort ceux dont les demeures en sont marquées. Il ne doit pas seulement être immolé ; il faut qu’il soit la nourriture de ceux qui sont sauvés par lui. Il est le mets du voyageur, qui le mange debout, comme n’ayant pas le loisir de s’arrêter dans la course rapide de cette vie. L’immolation de l’Agneau ancien, comme celle du nouveau, est le signal de la Pâque.

A la suite de cette admirable page de l’Ancien Testament, l’Église chante le Trait, qui est formé du Psaume CXXXIX. C’est le cri de détresse du Messie tombé, par la trahison, entre les mains de ses ennemis.

Les Prophètes nous ont préparés à entendre l’accomplissement de leurs divins oracles. La sainte Église va nous faire entendre le récit même de la Passion du Rédempteur. C’est le quatrième Évangéliste, saint Jean, le témoin des scènes du Calvaire, qui doit nous raconter les dernières heures de la vie mortelle de l’Homme-Dieu, et faire passer dans nos âmes l’émotion dont la sienne fut pénétrée lorsque, en ce jour, la victime du genre humain expira sur la croix.

On fait y une pause comme au Dimanche des Rameaux. Toute l’assistance se met à genoux ; et, selon l’usage des lieux, on se prosterne et on baise humblement la terre.

Enfin le Diacre vient prier en silence au pied de l’autel pour implorer sur lui-même la bénédiction de Dieu ; mais il ne demande point celle du Prêtre, et ne fait point bénir l’encens. Les Acolytes ne l’accompagnent point non plus à l’ambon avec des flambeaux. Quand il a terminé la lecture de l’Évangile, le Sous-Diacre ne porte point le livre à baiser au Célébrant. La suppression de toutes les cérémonies ordinaires atteste la profonde tristesse à laquelle l’Église est livrée.

LES PRIÈRES.

La sainte Église vient de repasser avec ses enfants l’histoire des derniers moments de son Époux ; que lui reste-t-il à faire, sinon d’imiter ce divin Médiateur qui, sur la Croix, comme nous l’apprend saint Paul, a offert pour tous les hommes à son Père « des prières et des supplications mêlées de larmes et accompagnées d’un grand cri [20] ? » C’est pourquoi, dès les premiers siècles, elle a présenté elle-même, en ce jour, à la majesté divine, un ensemble de prières qui, se dirigeant sur les besoins du genre humain tout entier, montrent qu’elle est véritablement la mère des hommes et l’épouse charitable du Fils de Dieu. Tous, même les Juifs, ont part à cette solennelle intercession que la sainte Église, au milieu de son deuil, présente au Père des siècles, du pied de la croix de Jésus-Christ.

Chacune de ces prières est précédée d’une annonce qui en explique l’objet. Le Diacre avertit ensuite les fidèles de se mettre à genoux ; ils se relèvent un moment après, au signal du Sous-Diacre, et s’unissent à la demande du Prêtre.

L’Église Romaine, dans la quatrième prière, avait en vue l’Empereur d’Allemagne, autrefois chef du corps germanique, et chargé par l’Église, au moyen âge, de propager la foi chez les nations du Nord. On omet maintenant cette prière dans les pays qui ne sont pas soumis à la domination autrichienne.

Après l’annonce de la prière pour les Juifs, le Diacre ne donne point l’avertissement ordinaire de fléchir les genoux. La sainte Église prie aujourd’hui même pour les fils des bourreaux de son divin Époux, mais la génuflexion ayant été tournée en outrage contre lui par leurs pères, à l’heure même où nous sommes, elle craint de rappeler le souvenir de cette indignité, en renouvelant le geste de l’adoration à propos des Juifs.

L’ADORATION DE LA CROIX.

Les prières générales sont terminées ; et après avoir imploré Dieu pour la conversion des païens, l’Église se trouve avoir visité, dans sa charité, tous les habitants de la terre, et sollicité sur eux tous l’effusion du sang divin qui coule, en ce moment, des veines de l’Homme-Dieu. Maintenant elle se tourne vers les chrétiens ses fils, et, tout émue des humiliations auxquelles est en proie son céleste Époux, elle va les convier à en diminuer le poids, en dirigeant leurs hommages vers cette Croix, jusqu’alors infâme et désormais sacrée, sous laquelle Jésus marche au Calvaire, et dont les bras vont le porter aujourd’hui. Pour Israël, la croix est un objet de scandale ; pour le gentil, un monument de folie [21] ; nous chrétiens, nous vénérons en elle le trophée de la victoire du Fils de Dieu, et l’instrument auguste du salut des hommes. L’instant donc est arrivé où elle doit recevoir nos adorations, à cause de l’honneur que lui a daigné faire le Fils de Dieu en l’arrosant de son sang, et en l’associant ainsi à l’œuvre de notre réparation. Nul jour, nulle heure dans l’année ne conviennent mieux pour lui rendre nos humbles devoirs.

Ce touchant hommage offert, en ce jour, au bois sacre qui nous sauve, a commencé, dès le IVe siècle, à Jérusalem. On venait de découvrir la vraie Croix par les soins de la pieuse impératrice sainte Hélène ; et le peuple fidèle aspirait à contempler de temps en temps cet arbre de vie, dont la miraculeuse Invention avait comblé de joie l’Église tout entière. Il fut réglé qu’on l’exposerait à l’adoration des chrétiens une fois l’année, le Vendredi saint. Le désir de prendre part au bonheur de le contempler amenait chaque année un concours immense de pèlerins à Jérusalem, pour la Semaine sainte. La renommée répandit partout les récits de cette imposante cérémonie ; mais tous ne pouvaient espérer d’en être témoins, même une seule fois dans leur vie. La piété catholique voulut du moins jouir par imitation d’une cérémonie dont la vue réelle était refusée au grand nombre ; et, vers le vue siècle, on songea à répéter dans toutes les églises, au Vendredi saint, l’ostension et l’adoration de la Croix qui avaient lieu à Jérusalem. On ne possédait, il est vrai, que la figure de la Croix véritable ; mais les hommages rendus à ce bois sacré se rapportant au Christ lui-même, les fidèles pouvaient lui en offrir de semblables, lors même qu’ils n’avaient pas sous les yeux le propre bois lui-même que le Rédempteur a arrosé de son sang. Tel a été le motif de l’institution de ce rite imposant que la sainte Église va accomplir sous nos yeux, et auquel elle nous invite à prendre part.

A l’autel, le Célébrant se dépouille de la chasuble, qui est le vêtement sacerdotal, afin de paraître avec plus d’humilité dans l’amende honorable qu’il doit offrir le premier au Fils de Dieu outragé par ses créatures. Il se rend ensuite sur le degré qui côtoie l’autel, au côté de l’Épître, et s’y tient la face tournée vers le peuple. Le Diacre prend alors la croix voilée de noir qui est entre les chandeliers de l’autel, et vient la déposer entre les mains du Célébrant. Celui-ci, aidé du Diacre et du Sous-Diacre, détache la partie du voile qui enveloppait le haut de cette croix, et la découvre jusqu’à la traverse. Il l’élève alors un peu, et chante sur un ton de voix médiocre ces paroles : « Voici le bois de la Croix ; » puis il continue, aidé de ses ministres, qui chantent avec lui : « auquel le salut du monde a été suspendu. »

Alors toute l’assistance se met à genoux et adore, pendant que le chœur chante : « Venez, adorons-le. »

Cette première ostension, qui a lieu comme à l’écart, et à voix modérée, représente la première prédication de la Croix, celle que les Apôtres se firent entre eux, lorsque, n’ayant pas encore reçu le Saint-Esprit, ils ne pouvaient s’entretenir du divin mystère de la Rédemption qu’avec les disciples de Jésus, et craignaient d’exciter l’attention des Juifs. C’est pour cela aussi que le Prêtre n’élève que médiocrement la Croix. Ce premier hommage qu’elle reçoit est offert en réparation des outrages que le Sauveur reçut dans la maison de Caïphe.

Le Prêtre s’avance alors sur le devant du degré, toujours au côte de l’Épître, et se trouve plus en vue du peuple Ses ministres l’aident a dévoiler le bras droit de la croix, et après avoir découvert cette partie de l’instrument sacré, il montre de nouveau le signe du salut, l’élevant plus haut que la première fois, et chante avec plus de force : « Voici le bois de la Croix ; » le Diacre et le Sous-Diacre continuent avec lui : « auquel le salut du monde a été suspendu. »

L’assistance se met à genoux et adore, pendant que le chœur chante : « Venez, adorons-le. »

Cette seconde extension, qui a lieu avec plus d’éclat que la première, représente la prédication du mystère de la Croix aux Juifs, lorsque les Apôtres, après la venue de l’Esprit-Saint, jettent les fondements de l’Église au sein de la Synagogue, et amènent les prémices d’Israël aux pieds du Rédempteur. Cette seconde adoration rendue à la Croix est offerte par la sainte Église en réparation des outrages que le Sauveur reçut dans le Prétoire de Pilate.

Le Prêtre vient se placer ensuite au milieu du degré, ayant toujours la face tournée vers le peuple. Il achève alors le dévoilement de la Croix, en dégageant le bras gauche avec l’aide du Diacre et du Sous-Diacre. Prenant ensuite cette Croix, qui paraîtra désormais sans voile, il l’élevé plus haut que les deux autres fois, et chante avec triomphe sur un ton plus éclatant : « Voici le bois de la Croix ; » les ministres continuent avec lui : « auquel le salut du monde a été suspendu. »

L’assistance se met à genoux et adore, pendant que le chœur chante : « Venez, adorons-le. »

Cette dernière ostension si solennelle représente la prédication du mystère de la Croix dans le monde entier, lorsque les Apôtres, repoussés par la masse de la nation juive, se tournent vers les Gentils, et vont annoncer le Dieu crucifié jusqu’au delà des limites de l’Empire romain. Ce troisième hommage offerte la Croix est une réparation des outrages que le Sauveur reçut sur le Calvaire.

La sainte Église, en nous présentant d’abord la Croix couverte d’un voile qui disparaît ensuite, pour laisser arriver nos regards jusqu’à ce divin trophée de notre rédemption, veut aussi exprimer tour à tour l’aveuglement du peuple juif qui ne voit qu’un instrument d’ignominie dans ce bois adorable, et l’éclatante lumière dont jouit le peuple chrétien, auquel la foi révèle que le Fils de Dieu crucifié, loin d’être un objet de scandale, est, au contraire, comme parle l’Apôtre, le monument éternel de « la puissance et de la sagesse de Dieu [22]. » Désormais la Croix, qui vient d’être si solennellement arborée, ne sera plus couverte ; elle va attendre sans voile, sur l’autel, l’heure de la glorieuse résurrection du Messie. Toutes les autres images de la Croix, placées sur les divers autels, seront aussi découvertes, à l’imitation de celle qui va bientôt reprendre sa place d’honneur sur l’autel majeur.

Mais la sainte Église ne se borne pas à exposer, en ce moment, aux regards de ses fidèles la Croix qui les a sauvés ; elle les convie à venir tous imprimer leurs lèvres respectueuses sur ce bois sacré. Le Célébrant doit les précéder, et ils viendront après lui. Non content d’avoir dépouillé la chasuble, il quitte encore sa chaussure, et ce n’est qu’après avoir fait trois génuflexions qu’il approche de la Croix que ses mains ont d’abord placée sur les degrés de l’autel. Le Diacre et le Sous-Diacre se présentent ensuite, puis le Clergé tout entier, enfin les laïques.

Les chants qui accompagnent l’adoration de la Croix sont de la plus grande beauté. Il y a d’abord les Impropères, ou reproches que le Messie adresse aux Juifs. Les trois premières strophes de cette Hymne plaintive sont entrecoupées par le chant du Trisagion, ou prière au Dieu trois fois Saint, dont il est juste de glorifier l’immortalité, en ce moment où il daigne, comme homme, souffrir la mort pour nous. Cette triple glorification, qui était en usage à Constantinople dès le Ve siècle, a passé dans l’Église Romaine qui l’a maintenue dans la langue primitive, se contentant d’alterner la traduction latine des paroles. Le reste de ce beau chant est du plus haut intérêt dramatique. Le Christ rappelle toutes les indignités dont il a été l’objet de la part du peuple juif, et met en regard les bienfaits qu’il a répandus sur cette ingrate nation.

Les impropères sont suivis de cette solennelle Antienne, dans laquelle le souvenir de la Croix vient s’unir à celui de la Résurrection pour la gloire de notre divin Rédempteur : « Nous adorons votre Croix, Seigneur ; nous célébrons et glorifions votre sainte Résurrection ; car c’est par la Croix que vous avez rempli de joie le monde entier. »

Si l’adoration de la Croix n’est pas encore terminée, on entonne l’Hymne célèbre Crux Fidelis que Mamert Claudien composa au VIe siècle, en l’honneur de l’arbre sacre de notre rédemption. Une des strophes, divisée en deux, sert de refrain pendant la durée de ce beau cantique.

Vers la fin de l’adoration de la Croix, on allume les cierges de l’autel, et le Diacre vient y étendre un corporal, pour recevoir l’Hostie sainte qui va bientôt y être déposée. Tous les fidèles ayant rendu leur hommage à la Croix, le Célébrant la rapporte à l’autel, sur lequel elle est placée découverte au lieu qu’elle occupait auparavant.

LA MESSE DES PRÉSANCTIFIÉS.

Le souvenir du grand sacrifice accompli aujourd’hui sur le Calvaire occupe tellement la pensée de l’Église en ce douloureux anniversaire, qu’elle renonce à renouveler sur l’autel l’immolation de la divine victime ; elle se borne à participer au mystère sacré par la communion. Autrefois, tout le clergé et les fidèles même étaient admis à cette faveur ; dans la discipline actuelle, le Prêtre célébrant est le seul à qui elle soit accordée. Après qu’il a repris le vêtement sacerdotal, une procession formée de tout le cierge se dirige en silence vers le reposoir où, la veille, a été placée mystérieusement l’Hostie sainte. Le Diacre extrait d’un asile secret le calice qui la contient : et lorsque le Prêtre a offert l’hommage de l’encens au Rédempteur des hommes, il prend entre ses mains le calice qui renferme celui que le ciel et la terre ne peuvent contenir. La procession se met en marche vers l’autel, portant des cierges allumés, et chantant l’Hymne de la Croix Vexilla Regis.

Le pieux cortège étant de retour dans le sanctuaire, le Diacre reçoit à l’autel, sur la patène, l’Hostie sainte que le Prêtre retire du calice, et il verse du vin et de l’eau dans ce même calice. Tous les regards sont tournés respectueusement vers le divin mystère. Le Prêtre encense l’offrande et ensuite l’autel, selon le rite accoutumé ; mais, afin de marquer le deuil de l’Église, il n’est pas encensé lui-même par le Diacre. Après s’être lavé les mains, il revient au milieu de l’autel, et adresse à Dieu une oraison secrète ; puis, se tournant un peu vers le peuple fidèle, il réclame ses prières ; après quoi il fait entendre, sur le ton le plus simple, l’Oraison dominicale. Unissons-nous avec confiance et empressement aux sept demandes qu’elle renferme, à cette heure où notre divin intercesseur, les bras étendus sur la Croix, les présente pour nous à son Père. C’est dans ce moment même qu’il obtient de lui que toute prière adressée au ciel, par sa médiation, sera exaucée.

Après le Pater, le Prêtre ajoute à haute voix une oraison qui se récite secrètement à toutes les Messes. Il y demande que nous soyons délivrés des maux, affranchis du péché, établis dans la paix.

Mais, avant de consommer l’Hostie sainte, le Prêtre veut la présenter à notre adoration. Prenant donc de la main droite le Corps sacré du Rédempteur, il l’élève à nos regards comme le Sauveur fut élevé sur la Croix. Toute l’assistance, qui se tient à genoux durant cette scène touchante, s’incline profondément, et rend au Fils de Dieu crucifie l’hommage de son adoration et de son amour.

Alors le Prêtre rompt l’Hostie en trois parts, et en fait tomber une dans le calice, afin de sanctifier le vin et l’eau qu’il doit prendre après avoir communié. Le mélange de la parcelle sacrée avec ce breuvage ne le change point dans le sang du Seigneur ; mais il lui confère une bénédiction particulière, comme celle qui s’attachait aux vêtements de l’Homme-Dieu.

Le Prêtre récite ensuite à voix basse la troisième des Oraisons qui précèdent la communion aux Messes ordinaires : et avant pris dans sa main gauche, avec la patène, les deux grands fragments de l’Hostie, il frappe trois fois sa poitrine avec la main droite, en disant : « Seigneur, je ne suis pas digne que vous entriez en moi ; mais dites seulement une parole, et mon âme sera guérie. »

Il se communie ensuite ; puis il prend le vin et l’eau avec la particule sacrée qu’il avait mise dans le calice ; et ayant lavé ses doigts, il revient au milieu de l’autel, où il récite à voix basse la prière de conclusion. Ainsi se termine la Messe des Présanctifiés. Lorsque tous ces rites sont accomplis, le Célébrant accompagné de ses ministres, toujours en silence, fait une génuflexion à la Croix et se retire. Aussitôt qu’il a disparu, le Chœur commence les Vêpres, qui sont simplement récitées comme le jour précèdent, sans aucun chant.

Texte de la messe : https://www.introibo.fr/Vendredi-Saint,594

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