La liberté en question

Liberté

Monseigneur Gaume, La profanation du dimanche considérée au point de vue de la religion, de la société, de la famille, de la liberté, du bien-être, de la dignité humaine et de la santé.


« Le pouvoir de faire le mal n’est nullement essentiel à la liberté ; autrement Dieu ne serait pas libre, ou sa liberté serait moins parfaite que celle de l’homme. Autrement encore, toutes les lois des nations seraient de monstrueux attentats ; car toutes ont pour but, en principe, d’enchaîner la puissance de faire le mal, et Proudhon aurait raison de soutenir que l’anarchie est l’état normal de l’homme. La liberté ne consistant ni dans le pouvoir de faire tout ce qu’on veut, ni dans la faculté de faire le mal, elle doit donc se définir : le pouvoir de faire le bien. […] Les limites de la liberté sont les droits d’autrui. Par autrui, j’entends Dieu, le prochain, et nous-mêmes. Celui-là seul est donc libre, et mérite d’être appelé tel, qui, dans ses paroles et dans ses actions, respecte tous les droits, ou, en d’autres termes, qui accomplit tous ses devoirs envers Dieu, envers ses semblables et envers lui-même. Ces devoirs ont leur raison et leur règle dans la volonté infaillible de Dieu. […] De là, cette conséquence inévitable, que l’homme ou le peuple le plus libre est celui qui rencontre le moins d’obstacles pour accomplir et qui accomplit le plus fidèlement la volonté de Dieu en toutes choses. Telle est la belle définition que l’Église nous donne de la liberté humaine : Servir Dieu, c’est régner. »

Pape Léon XIII, Immortale Dei (Encyclique)


« La liberté, cet élément de perfection pour l’homme, doit s’appliquer à ce qui est vrai et à ce qui est bon. Or, l’essence du bien et de la vérité ne peut changer au gré de l’homme, mais elle demeure toujours la même, et non moins que la nature des choses elle est immuable. Si l’intelligence adhère à des opinions fausses, si la volonté choisit le mal et s’y attache, ni l’une ni l’autre n’atteint sa perfection, toutes deux déchoient de leur dignité native et se corrompent. Il n’est donc pas permis de mettre au jour et d’exposer aux yeux des hommes ce qui est contraire à la vertu et à la vérité, et bien moins encore de placer cette licence sous la tutelle et la protection des lois. »

Gustave Thibon, La Revue Universelle (Octobre 1943)


« Vous aspirez à être libre. Libre de quoi ? De faire ce que vous désirez ? Tout dépend alors de la qualité de vos désirs. Appelez-vous libre le citoyen « conscient », nanti du bulletin de vote et du droit de parler, d’écrire et de s’associer, mais captif de son apéritif, de ses pantoufles et de son journal ? Être libre, pour nous, c’est d’abord être délivré intérieurement du mal afin de pouvoir réaliser en nous et autour de nous certaines valeurs essentielles au salut et à la perfection de l’homme, c’est ensuite être délivré des obstacles extérieurs qui s’opposent à la réalisation de ces valeurs. Mais cette liberté n’a rien de commun avec une absence absolue de contrainte qui ferait de l’homme la proie de tous les esclavages qui flattent sa bassesse et sa vanité : elle n’est pas, elle ne sera jamais la faculté, la facilité de descendre toutes les pentes. »

Monseigneur Gaume, Traité du Saint-Esprit (Page 248)


« La liberté est le pouvoir de faire le bien, comme l’entendement est la faculté de connaître le vrai. La possibilité de faire le mal n’est pas plus de l’essence de la liberté, que la possibilité de se tromper n’est de l’essence de l’entendement; que la possibilité d’être malade n’est de l’essence de la santé. Il s’ensuit que plus l’homme pèche, plus il montre la faiblesse de son libre arbitre ; de même que plus il se trompe, plus il montre la faiblesse de sa raison ; de même que plus il est malade, plus il fait preuve de mauvaise santé. Plus aussi, en péchant et en déraisonnant, l’homme se dégrade et se rend méprisable ; car plus il se rapproche de l’enfant, qui n’a encore ni la liberté ni l’entendement, ou de l’insensé, qui ne l’a plus, ou de la bête, qui ne l’aura jamais. »

Jean VIII, 32


« La Vérité vous rendra libres. »

Saint Augustin, De la correction et de la grâce (Chapitre VIII, paragraphe 17)


« Si, défendant le libre arbitre non selon la grâce de Dieu, mais contre elle, tu dis qu’il appartient au libre arbitre de persévérer ou de ne pas persévérer dans le bien, et que si l’on y persévère, ce n’est pas par un don de Dieu, mais par un effort de la volonté humaine, que machineras-tu pour répondre à ces paroles du Maître : « J’ai prié pour toi, Pierre, afin que ta foi ne défaille pas » ? Oseras-tu dire que malgré la prière du Christ pour que la foi de Pierre ne défaille pas, cette foi eût défailli néanmoins, si Pierre avait voulu qu’elle défaillît, c’est-à-dire s’il n’avait pas voulu persévérer jusqu’à la fin ? Comme si Pierre eût pu vouloir autre chose que ce que le Christ demandait pour lui qu’il voulût ! Qui ignore que la foi de Pierre devait périr, si sa propre volonté, la volonté par laquelle il était fidèle, défaillait, et qu’elle devait demeurer jusqu’au bout, si sa volonté restait ferme ? Mais puisque la volonté est préparée par le Seigneur, la prière du Christ pour lui ne pouvait être vaine. Quand il a prié pour que sa foi ne défaille pas, qu’a-t-il demandé en définitive, sinon qu’il ait une volonté de croire à la fois parfaitement libre, ferme, invincible et persévérante ? Voilà comment on défend la liberté de la volonté, selon la grâce, et non contre elle. Car ce n’est pas par sa liberté que la volonté humaine acquiert la grâce, mais plutôt par la grâce qu’elle acquiert sa liberté, et pour persévérer, elle reçoit, en outre, de la grâce le don d’une stabilité délectable et d’une force invincible »

Monseigneur Marcel Lefebvre, Ils l’ont découronné.


« La loi n’est pas un antagoniste de la liberté, c’est au contraire une aide nécessaire et il faut dire cela aussi des lois civiles dignes de ce nom. Sans la loi, la liberté dégénère en licence, qui est « faire ce qui me plait ». Précisément certains libéraux, faisant de cette liberté morale un absolu, prêchent la licence, la liberté de faire indifféremment le bien ou le mal, d’adhérer indifféremment au vrai ou au faux. Mais qui ne voit que la possibilité de faillir au bien, loin d’être l’essence et la perfection de la liberté, est la marque de l’imperfection de l’homme déchu. Bien plus, comme l’explique saint Thomas, la faculté de pécher n’est pas une liberté, mais une servitude : « Celui qui commet le péché est esclave du péché. » (Jn 8, 34) »

Jules Simon, La religion naturelle.


« Seuls dans le monde, nous n’aurions pas de loi : nous ne serions qu’une chose vaine et légère, indifférente à l’ordre et au plan de l’univers. La liberté ne nous est pas donnée pour nous soustraire à la loi, mais pour lui obéir en connaissance de cause. Voilà sa force et la nôtre. Livrée à elle-même, elle nous détruit ; soumise à une loi et à une loi immuable, elle est l’instrument et la marque de notre grandeur. Quelle est cette loi ? D’où vient-elle ? Du monde, étranger à la liberté, mobile, et soumis lui-même à des lois nécessaires ? Non, la loi morale ne vient ni de moi, ni de la société, ni du monde. Elle était avant moi, et subsistera après moi. Je puis la violer, non la détruire. »

Monseigneur de Ségur, La révolution.


« La liberté, dans son sens le plus élevé, est la puissance de faire le bien, c’est-à-dire d’accomplir en son entier la volonté de Dieu. La liberté absolue et parfaite n’est pas de ce monde ; nous ne l’aurons que dans le ciel. Sur la terre, la liberté, la puissance de faire le bien, est toujours imparfaite. Avec le pouvoir de faire le bien, nous avons la possibilité de faire le mal, qu’on ne s’y méprenne pas, n’est pas une faculté, une puissance ; c’est une faiblesse, un défaut de puissance. »

Jean-Louis Vaïsse, L’Avenir ! Dieu protège la France !!!


« Le mot péché est synonyme de mal : quiconque donc s’adonne au mal est esclave du péché. En effet, celui qui fait le mal est dominé par le principe du mal ; il est esclave de ce principe du mal, et pour devenir un être libre, il faut qu’il s’affranchisse de cette domination et de cet esclavage du mal, sinon en faisant le bien ; d’où il résulte que l’homme libre est celui qui fait uniquement le bien. […] Voilà la seule, l’unique, la vraie définition de la liberté ; il n’en existe pas d’autre. »

Article du journal La Croix (Avril 1942)


« Depuis cent cinquante ans on s’est plu à confondre la liberté avec la licence.
Être libre pour certaines gens, c’est ni plus ni moins faire ce que l’on veut : comme si cette liberté n’était pas le pire des esclavages, puisqu’en parlant de la sorte on accepte d’être asservi à ses caprices, on oublie que la vraie liberté consiste tout d’abord à se libérer de ses passions. »

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