La symbolique catholique au travers des drapeaux français

Naissant durant le Moyen-âge central, l’héraldique s’est imposé comme étant le symbolisme par défaut des sociétés catholiques occidentales, via les blasons et les armoiries représentant des familles de la chevalerie entre-autres.
En s’intensifiant lors des croisades notamment, l’usage de l’héraldique se mêla à celui des drapeaux et pavillons, pour identifier non plus simplement des familles, mais des ordres ainsi que des provinces et des royaumes.
Les règles strictes de l’héraldique furent alors adoptées et se retrouvent ainsi toujours sur les drapeaux des villes, provinces et nations de toute l’Europe de l’Ouest, cet historique expliquant la multiplicité des symboles catholiques dans les drapeaux, avec naturellement en premier lieu la Sainte Croix.

Usage des croix

La cité phocéenne de Marseille peut se targuer d’avoir l’un des plus anciens drapeaux d’Europe, d’argent à la croix d’azur, son usage est mentionné dès 1254.
À titre de comparaison, le drapeau rouge à croix blanche danois considéré comme l’un des plus anciens de l’époque médiévale n’est mentionné qu’un siècle plus tard.

Ce drapeau servait originellement comme pavillon pour les bateaux et ports qui desservaient la Terre-Sainte, la croix d’azur inspirant confiance et sûreté aux croisés.

Bien que plus tardif, aux alentour de 1300, le drapeau de Clermont-Ferrand tire ses origines des armoiries de l’évêque de Clermont, dont l’usage s’est étendu à la cathédrale puis à la ville.

D’azur à la croix d’or cantonné de quatre fleur de lys, la croix renvoie à la première croisade prêchée dans cette même ville en 1095 par le pape Urbain II.
Quand aux fleurs de lys, elles évoquent le lien fort liant l’évêché de Clermont aux rois de France.

L’usage des croix se normalisant, des variations avec d’autres croix distinctes commencèrent à entrer en fonction tel que la croix de Saint-Michel, blanche sur fond bleu (couleur de la Vierge Marie).

Elle fut dans un premier temps le pavillon de la marine royale française puis devint le drapeau des colonies de la Nouvelle-France, que le Québec conserva.

Ce thème se retrouve aussi sur le drapeau aux serpents de la Martinique.

Un autre drapeau qui prend racine dans le pavillon marchand français est celui de Calais, qui cependant exhibe une croix dite scandinave.

La croix scandinave que l’on retrouve par ailleurs sur le drapeau tricolore du protectorat de Sarre, territoire allemand bordant la Lorraine, qui fut sous tutelle française de 1947 à 1956.

Pour quitter le registre des drapeaux à croix issus des pavillons, on peut évoquer l’utilisation de la croix de Saint-André, apôtre et martyr.
Patron de Bordeaux, sa croix se retrouve sur le drapeau de la Gascogne.

Ce drapeau serait apparu lors de la troisième croisade pour réunir les chevaliers gascons.

La croix de Saint-André se retrouve aussi sur le drapeau de Bobigny.

Le village était placé sous son patronage, quant à l’écusson il rappelle la vocation agricole de la commune.

Une variante de cette croix consiste en la croix bourguignonne, Saint-André étant le patron des ducs de la maison Valois-Bourgogne.

Elle proliférera au travers des conquêtes de l’empire espagnol du fait du mariage entre Philippe le Beau (issu de l’union entre Maximilien de Habsbourg et Marie de Bourgogne) et Jeanne de Castille.

Enfin la croix de Saint-André apparaît dans le très récent mais non pas moins symbolique drapeau basque utilisé de façon informelle depuis le début du XXe siècle comme symbole national et culturel par les basques.
Il est cependant devenu le drapeau de la communauté autonome basque lors de sa création en 1979.

  • Le fond rouge du drapeau représente les basques.
  • La croix de Saint-André verte représente les lois coutumières et l’autonomie provinciale des basques, qu’ils défendirent lors de la bataille légendaire et fictive de Padura les opposant aux Castillans le jour de la Saint-André.
  • Le vert renvoyant au chêne de Guernica.La croix blanche représente Dieu et le catholicisme.

Ordonnées de cette manière, les couleurs montrent l’imposition au peuple basque de ses lois antiques garantes de leurs libertés, mais toujours surmontées par Dieu.

Pour finir nous pouvons évoquer une croix plus rarement utilisée, la croix potencée symbole de la royauté latine de Jérusalem et de l’Ordre du Saint-Sépulcre.

Le très récent drapeau de Créteil (1901) l’utilise pour rappeler que le bourg de Créteil était sous l’Ancien Régime une seigneurie ecclésiastique.
La fasce ondée d’argent symbolise le cours de la Marne, et la grappe de raisin les anciens vignobles présents sur le territoire.

Dans le Finistère on peut retrouver cette croix sur le drapeau d’Ergué-Gabéric.

Il s’agissait du blason des familles de Cabellic et de Lezergué, l’adoption de la croix potencée s’explique par l’existence du chevalier Raoul de Lezergué et d’un croisé, Gossuin Cabiliau issu de la famille Cabellic.

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