Le fascisme est-il traditionnel – La Gazette Royale

One thought on “Le fascisme est-il traditionnel – La Gazette Royale”

1. Un premier problème est que le « fascisme » n’est qu’un mot : venu du socialisme syndicaliste, partiellement compatible avec la doctrine sociale de l’Église en cela, par Mussolini il évolua en une sorte de mouvement ne se distinguant guère du royalisme qu’en reprochant au roi de n’être plus roi. À l’inverse, dans un sens large, le mot « fascisme » désigne (à tort ou à raison) tous ceux qui s’opposent aux idées de 1789 : les légitimistes seraient, selon cette acception, des fascistes inconscients.

   Un deuxième problème est que le royalisme n’est aussi qu’un mot : les partisans des ultras comme le franc-maçon Louis XVIII sont royalistes, comme Fénelon qui inspira Louis XVI (et dont les erreurs séculaires participèrent à la perte de ce lointain élève) ou comme Louis XIV et Bossuet, ou comme le franc-maçon Louis-Philippe. Ou comme saint Louis. Ou comme Phillipe le Bel.

   Un troisième problème est que le mot « tradition » n’est pas moins ambivalent : saint François de Sales avait bien raison de mettre en garde contre ce piège, qui a permis à des lucifériens aussi nocifs que Joseph de Maistre ou René Guénon (voire Julius Evola ! un de ces « fascistes », justement !) d’empoisonner tout le mouvement légitimiste et l’Église elle-même.

   On regrettera donc que d’emblée le problème soit posé d’une façon manichéenne, excluant de fait toutes les questions qui, pour une publication légitimiste, auraient pu permettre de comprendre comment le Trône et l’Église en sont arrivés à leur situation actuelle.

   Et, avec Donald Sanborn (sur un autre sujet, quoique lié indirectement à mes yeux), on en appellera à ne pas tomber dans le manichéisme.

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